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11,3 milliards de FCFA dégagés par la France pour renflouer les caisses et booster au développement des industries culturelles et créatives (ICC) en Côte d’Ivoire.
Estimé à 4% du PIB de la Côte d’Ivoire, le secteur des Industries Culturelles et Créatives, majoritairement informel, emploie 8% d’une population composée de 77% de jeunes âgés de moins de 35 ans. Dans un écosystème où l’industrie est riche de talents, de la musique aux arts plastiques en passant par le cinéma ou le gaming- la structuration et la professionnalisation des industries culturelles et créatives pourrait être un levier de croissance économique pour la Côte d’Ivoire.
En apposant leur signature sur la convention d’affectation sur le 3ème Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) d’un montant global de 11,3 milliards de FCFA pour le secteur des ICC, le ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly, l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Jean-Christophe Belliard et le directeur de l’Agence Française de Développement (AFD), Adrien Haye offrent une belle opportunité de relance secteur d’activités à fort potentiel mais sous-exploité.
Hub africain
Un potentiel que le gouvernement ivoirien entend exploiter. « La Côte d’Ivoire aspire à devenir le Hub des Industries Culturelles et Créatives en Afrique, cela se traduit notamment par la présence de la Culture comme l’un des piliers principaux du Plan National de Développement 2021-2025. Notre jeunesse est innovante, créative, dynamique et notre responsabilité est de lui créer des opportunités.>>, soulignait la Ministre de la culture et de la francophonie, Françoise Remarck qui a par ailleurs pris part à la cérémonie. En phase avec son homologue, le grand argentier de l’État a fait une piqure de rappel de la valeur de ce financement. << La signature de cette convention constitue une avancée considérable pour le gouvernement ivoirien d’atteindre les objectifs du PND 2021-2025 », s’est félicité Adama Coulibaly.
Un triple objectif
Les lignes budgétaires de cette enveloppe sont destinées entre-autre à améliorer l’accès à la culture des personnes vivant en Côte d’Ivoire, en général, et à Bouaké en particulier, à travers la réhabilitation et le renforcement de la gestion du Centre Culturel Jacques AKA (CCJA) de Bouaké. Ce financement vise également à appuyer le développement économique de la filière des industries culturelles et créatives (ICC), en soutenant sa structuration et sa professionnalisation. Ultime objectif ? Renforcer la gouvernance du Ministère de la Culture et de la Francophonie dans la mise en œuvre de sa stratégie ICC et permettre à ses services de piloter la politique culturelle.
Un secteur stratégique : l’exemple nigérian
Les industries musicales et cinématographiques du Nigeria ont à elles seules contribué à 82% des 5 milliards de dollars de chiffres d’affaires provenant du secteur des ICC. Ce pays positionne son soft-power dans les ICC comme celui d’une puissance cinématographique à travers Nollywood et musicale, mondialement reconnus. Le pays a récemment fixé la barre encore plus haut avec un plan ambitieux incluant la technologie, l’infrastructure, le financement, la promotion de la culture et la propriété intellectuelle.
Ce benchmark met en évidence la valeur économique, de soft-power et d’employabilité du secteur des ICC. Des retombées dont le gouvernement doit participer à la création par des investissements stratégiques et un accompagnement vers la structuration, la formalisation et la professionnalisation du secteur.
Charles ASSAGBA
