Législatives au Sénégal: Les électeurs dans les urnes, dimanche

par NORDSUD
19 vues

Les Sénégalais élisent dimanche 31 juillet 2022 leurs députés lors de législatives. Ce scrutin a valeur de test avant la présidentielle de février 2024. L’opposition veut mettre à profit cette confrontation pour imposer une cohabitation au président Macky Sall et freiner les intentions qu’elle lui prête de vouloir faire un troisième mandat.

Le président Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, maintient le flou sur ses intentions en 2024. Une défaite aux législatives pourrait contrarier ses projets.

Le scrutin législatif, à un seul tour, vise à renouveler pour cinq ans les 165 sièges du Parlement monocaméral largement contrôlé par le camp présidentiel. Macky Sall a aussi promis de nommer un Premier ministre – poste qu’il avait supprimé puis rétabli en décembre 2021 – au sein de la formation victorieuse des élections.

Les députés sont élus selon un mode qui panache scrutin proportionnel avec des listes nationales pour 53 parlementaires, et scrutin majoritaire dans les départements pour 97 autres. La diaspora dispose de 15 députés.

Dimanche, les bureaux de vote doivent ouvrir à 08H00 (locales et GMT) et fermer à 18H00 pour 7 millions d’électeurs.

Quelles sont les forces en présence ?

Huit coalitions sont en lice pour ces élections, dont celles de la majorité et Yewwi Askan Wi (Libérer le peuple, en langue wolof), la principale coalition de l’opposition, formée autour d’Ousmane Sonko, arrivée troisième de la présidentielle de 2019.

Celle-ci s’est alliée à la coalition Wallu Sénégal (Sauver le Sénégal, en wolof), dirigée par l’ex-président Abdoulaye Wade. La moins bien placée dans un département s’engage à soutenir l’autre avec pour objectif d’«obtenir une majorité parlementaire» et d’«imposer une cohabitation gouvernementale».

Comment s’est déroulée la campagne ?

La campagne électorale, de 21 jours, se termine ce vendredi soir. Des rassemblements géants et des caravanes bruyantes ont sillonné le pays généralement dans le calme, alors que la précampagne avait été marquée par de violentes manifestations qui avaient fait au moins trois morts.

Ces incidents avaient suivi l’invalidation par le ministère de l’Intérieur, confirmée par le Conseil constitutionnel, des titulaires de la liste nationale de la coalition dirigée par Ousmane Sonko, invoquant l’inéligibilité d’une de ses candidates, figurant par inadvertance à la fois parmi les titulaires et les suppléants.

Plusieurs figures de l’opposition, parmi lesquelles Ousmane Sonko, ont été contraintes de renoncer à participer aux élections, non sans avoir appelé leurs soutiens à protester contre ce qu’ils estimaient être un stratagème du président Macky Sall pour écarter ses adversaires sous couvert de moyens légaux. Mis à part la première manifestation, toutes les autres avaient été interdites par les autorités. L’arrestation d’Ousmane Sonko par la justice dans une affaire de viols présumés avait provoqué en mars 2021 plusieurs jours d’émeutes, de pillages et de destructions, ayant fait une quinzaine de morts. Le 29 juin, l’opposition avait finalement calmé le jeu en acceptant de participer au scrutin, qu’elle menaçait jusqu’alors d’empêcher.

Qui sont les autres principaux absents ?

Deux autres adversaires du président, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall (sans lien de parenté) et l’ancien ministre Karim Wade, fils de l’ex-président, ont vu leur trajectoire interrompue par les ennuis judiciaires. Le pouvoir se défend de toute instrumentalisation de l’appareil d’État.

Avec l’AFP

Articles similaires

Laissez un commentaire

* En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et le traitement de vos données par ce site Web.

Le site Web nordsud utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite