C’est un pas substantiel vers le point final de la présence de la force Barkhane au Mali. Huit ans après le coup de sifflet inaugural de l’opération, tambour battant à Tombouctou, l’heure du départ a sonné pour les troupes françaises. Après la base de Kidal à la mi-octobre, le poste de Tessalit à la mi-novembre, l’ultime camp de l’opération Barkhane au Mali, la base de Tombouctou s’est vidée de son contingent français, ce 15 décembre. Le commandement a été transféré aux militaires maliens qui sont dorénavant maitres de leurs destins et de la sécurité de leurs territoires. «L’enthousiasme avec lequel nous avons accueilli les soldats français à leur arrivée, et les relations qu’il y a eues entre nous – l’engagement, la mise en confiance des gens – ont permis d’acter des rapports d’amitié et de camaraderie avec ces forces venues nous aider. Malheureusement, avec l’évolution (de la situation), la présence de la France ne répondait plus aux attentes des gens. L’intervention n’était pas au rendez-vous», souligne Diadié Hamadou Maïga, ex-président du cadre de concertation, qui faisait office de médiateur entre les occupants et les habitants de Tombouctou. Cette troisième rétrocession sur les chapeaux de roue acte le changement de paradigme de la présence militaire française au sahel annoncé par Emmanuel Macron. En lieu et place de «Barkhane» centrée sur la situation malienne, «Takuba», une ‘’opération d’appui, de soutien et de coopération aux armées des pays de la région qui le souhaitent’’ prendra le relais. «De 5 100 soldats, la force passera à 4 800 en janvier. Puis, la décrue sera régulière mais moins rapide qu’annoncée: 4 000 hommes à l’été 2022, puis 3 000 à l’été 2023. Ce sera alors la fin de l’adaptation de l’opération Barkhane», explique RFI.
Charles Assagba
