Le bras de fer qui oppose Twitter au Président Muhammadu Buhari défraie la chronique au Nigeria. En cause, un tweet controversé du chef de l’Etat qui menace les indépendantistes biafrais.
«Ceux d’entre nous qui sont restés sur le terrain pendant 30 mois et qui ont traversé la guerre vont les traiter dans la langue qu’ils comprennent», tweetait le chef de l’Etat, le 1er juin dernier.
Suite aux récriminations publiques des Nigérians relativement au post, la firme à l’oiseau bleu supprime le message, arguant le non-respect de ses règles d’utilisation. En guise de réplique, le ministère de l’Information et de la culture est monté au créneau le 4 juin.
«Le gouvernement fédéral a suspendu, pour une durée indéterminée, les activités du service de microblogging et de réseau social Twitter au Nigeria», a indiqué le ministre, Lai Mohammed.
Une suspension ingénieusement éludée par les nigérians à l’aide des VPN (Virtual Private Network) qui permettent de contourner les restrictions d’accès mises en oeuvre dans leur pays.
En sus, l’organe de régulation audiovisuelle, la National Broadcasting Commission (NBC), a demandé aux médias de suspendre leurs comptes twitter.
Les équipes de Twitter se sont dites «très inquiètes» de la suspension de la plateforme au Nigeria. Elles ont promis «de tout mettre en oeuvre pour restaurer l’accès» au réseau social.
La résurgence du mouvement indépendantiste qui avait fait 1 million de morts lors de la guerre du Biafra du 6 juillet 1967 au 15 janvier 1970 est le nœud de la discorde entre Twitter et le gouvernement nigérian.
Charles Assagba
Leg : Twitter est suspendu au Nigéria.