C’est l’information qui circule dans le milieu. La subvention de 6,4 milliards FCFA octroyée aux meuniers depuis mai dernier pour éviter la flambée du prix du pain, touche à sa fin. Alors, les boulangers se préparent.
Selon Smaïla Silué, membre du bureau exécutif de l’Association des boulangers, c’est l’une des raisons qui ont poussé le gouvernement à faire la promotion du pain composé, annoncé lors du dernier conseil des ministres. Mais, dit-il, le pain composé est encore au stade d’expérimentation. «C’est pour cela que nous ne l’appelons pas pain composé, mais pain spécial », souligne M. Cissé. Avec autour de 20% de farine de manioc, de maïs, de banane, de mile, voire de sorgho, ces pains ne sont pas encore connus de la population. Et, d’après les boulangers, ils sont encore loin de substituer la farine de blé, toujours indispensable. Alors, indique Smaïla Cissé, si la subvention venait à être levée, rien ne pourrait empêcher une flambée.
Pour se passer du blé, les boulangers doivent parvenir à intégrer entre 70 et 80% des produits locaux pour seulement 20% de blé. La seule manière d’y parvenir est de trouver un gluten de qualité. Et ça passe par la recherche, qui manque de financement.
Raphaël Tanoh