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Au PDCI, l’annonce d’un Bureau politique prévu pour le samedi 5 avril 2025 marque un tournant attendu par Jean-Louis Billon, qui en avait fait une demande pressante. Mais cette réunion suffira-t-elle à dissiper les tensions qui minent le parti depuis la désignation controversée de Tidiane Thiam comme candidat naturel à la présidentielle de 2025 ?
Depuis plusieurs mois, Jean-Louis Billon n’a eu de cesse d’appeler à la tenue d’un Bureau politique, qu’il considère comme la «plateforme naturelle de discussion »au sein du PDCI. Cette instance, selon lui, devrait permettre d’assainir le climat interne et de clarifier la procédure de désignation du candidat du parti pour la présidentielle de 2025. Or, sa demande a longtemps été ignorée, alimentant un malaise grandissant.Le différend principal porte sur la résolution adoptée lors du dernier congrès extraordinaire, qui fait de Tidiane Thiam le candidat désigné à la convention d’investiture. Pour Billon, cette décision, prise dans des conditions qu’il juge «irrégulières », doit être débattue de manière plus ouverte. L’organisation tardive du Bureau politique semble donc être une concession faite sous pression. Mais le timing interroge : intervient-il pour apaiser les tensions ou pour mieux verrouiller les ambitions du clan Thiam ?
Unité de façade ou fracture irréversible ?
Si Jean-Louis Billon affiche sa volonté de jouer le jeu institutionnel en appelant au respect des règles, il ne cache pas non plus ses doutes. Dans une récente interview à France 24, il soulignait que la promesse de Tidiane Thiam, de la tenue imminente du Bureau politique avait été arrachée de haute lutte, après des mois d’atermoiements. «Il a fallu tout ça pour que ça finisse par être dit », avait-il lâché, laissant entendre que cette annonce relevait davantage d’un ajustement sous contrainte que d’une véritable volonté de dialogue.L’autre question qui se pose est celle de la transparence de la future convention. Billon avait prévenu déjà : si le processus est biaisé, il pourrait envisager «toutes les possibilités », y compris une candidature indépendante. Une telle perspective accentuerait la division du PDCI et affaiblirait sa position face au RHDP d’Alassane Ouattara et aux autres formations d’opposition.La simple annonce de la tenue prochaine du Bureau politique constitue, certes, une étape de franchie, mais ne saurait donc gager d’un retour au calme au PDCI. Qui, s’il veut aller à la présidentielle avec une assise solide, devra prouver que ce rendez-vous n’est pas une simple formalité, mais une réelle opportunité de refaire son unité. Pour l’instant, rien n’est moins sûr.
Armand BLEDOU
