Pourquoi environ 20% des fonctionnaires ne sont pas à leurs postes ?

par NORDSUD
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L’absentéisme au travail a toujours été un problème au sein de la Fonction publique. Depuis la grande vague de nettoyage entreprise par le ministre Gnamien Konan en 2012, la question des fonctionnaires fictifs continue de planer au-dessus de ce département. Selon le conseil des ministres de ce mercredi 9 novembre 2022, une opération de contrôle de présence des fonctionnaires au titre de l’année 2019 a permis d’épingler 1989 agents, à la suite de la phase de contentieux de l’opération. Au dire du porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et de l’économie numérique, le conseil a entériné la mesure d’arrêt de leurs soldes. Le conseil a également indiqué la mise sous contrôle du salaire de 759 autres agents. Cette opération, d’après le ministre, a porté sur une population cible de 219 112 agents pour 212 159 agents présents. Soit, un taux de présence de 82%.

Lire également: Fonction publique : Les salaires de l.989 agents déclarés absents bloqués

Avantages

Alors que le gouvernement vient d’accorder d’énormes avantages aux fonctionnaires, comment expliquer ces absences aux postes ? Pour Tapé Apollinaire, président de la confédération des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Cosyfoci), la désertion de postes n’a rien à voir avec la motivation. C’est un désamour.

« Ce sont des gens qui n’ont plus envie de travailler. Ils ne viennent pas au travail parce qu’ils ont eu mieux ailleurs. Personne n’accepterait qu’on bloque ou qu’on mette son salaire sous contrôle sans protester », a indiqué Tapé Apollinaire, ce mercredi 16 novembre 2022. De nombreux fonctionnaires, d’après le président du Cosyfoci, n’ont pas l’amour du travail. « Personne ne fait le travail dont il rêvait, mais c’est la vie. C’est sur le terrain qu’il faut apprendre à aimer ce qu’on fait», a poursuivi M. Tapé.

Environ 20% d’absentéisme, pour Gnagna Zadi Théodore, président de la Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public, ce n’est pas inhabituel. « Ce n’est pas la première fois que le gouvernement fait ces contrôles. On a dû convoquer ces agents et ils ne sont pas venus justifier leurs absences », a souligné Gnagna Zadi. Plusieurs de ces absences, selon lui, sont le fait de travailleurs qui ont quitté leurs fonctions. Ils continuent cependant à toucher leurs salaires avec la complicité de leurs supérieurs. En aucun cas, dit-il, les organisations syndicales ne soutiennent ce genre de personnes. « Les seuls cas que nous défendons, ce sont les fonctionnaires malades dont les salaires sont suspendus pour abandon de postes », a ajouté M. Zadi.

Raphaël Tanoh

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