Primaire public: Mariatou Koné dénonce la falsification des notes et menace

par NORDSUD
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La ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation veut prendre un nouveau virage depuis sa nomination.

Jusqu’à ce lundi, c’était un serpent de mer. Un problème très souvent abordé mais jamais reconnu comme tel. Eh bien, ce lundi, à Cocody, la question de la falsification des notes au primaire a été évoquée de manière officielle, par la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation.

Lors d’une rencontre d’échanges avec les inspecteurs de l’enseignement primaire et préscolaire et les directeurs régionaux, Mariatou Koné a mis les pieds dans le plat en interpellant directement les concernés, quant aux résultats qui ne reflètent pas le niveau réel des élèves.

«Nous prendrons des sanctions contre tous ceux qui seront comptables de résultats falsifiés. Il faut que les objectifs à chaque niveau soient atteints au cours préparatoire, au cours élémentaire et au cours moyen. C’est au prix de la rigueur et de la transparence que nous saurons relever le défi de la qualité», a mis en garde Mariatou Koné.

Les notes revues à la hausse

Selon Jérôme Ourizalé, secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (Saeppci), membre du bureau exécutif de l’Intersyndical de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (Iseppci), c’est un phénomène qui ne touche que le primaire.

«Dans le processus, rien n’est officiel. Mais, il s’agit d’une question de postes. Alors, les directeurs régionaux font tout pour faire plaisir au ministre. Ils s’arrangent donc pour que les notes dans leur département soient gonflées. Les directeurs d’écoles ont donc la pression des inspecteurs généraux. A leur tour, ils nous mettent la pression», explique-t-il.

Au dire de Jérôme Ourizalé, après les compositions, le directeur d’école observe le pourcentage d’élèves qui ont la moyenne. Lorsque ce pourcentage est trop bas, il donne instruction à l’instituteur de le revoir à la hausse.

«Il n’y a pas de note écrite, mais ce dernier est obligé de s’exécuter. Il prend son crayon et arrange les notes», signale-t-il.

Si la pratique restait jusque-là voilée, Mariatou Koné ne veut plus en entendre parler. Elle compte faire pour cela, l’évaluation des différents directeurs régionaux de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, des inspecteurs de l’enseignement préscolaire et primaire et leurs directeurs d’école.

Dans la même veine, Mariatou Koné a demandé que les examens de fin d’année soient crédibles.  

«Je souhaite que ces examens traduisent la réalité des compétences acquises par nos élèves. Ces examens doivent se passer dans la transparence inédite qui reflète les réalités d’apprentissage», a fait savoir la ministre.

Une fermeté qui doit cependant être accompagnée d’actes concrets sur le terrain si l’on veut véritablement faire bouger les choses.

Raphaël Tanoh

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