Procès Sankara: Un premier prévenu donne des détails

par NORDSUD
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34 ans après l’assassinat du président burkinabè, Thomas Sankara, et 15 jours après la suspension du procès ouvert le 11 octobre dernier en vue d’élucider les circonstances du drame et identifier le commanditaire de l’homicide, les premières révélations se font entendre. A la barre ce 26 octobre, Yamba Élisée Ilboudo, le premier prévenu dans le box des accusés a narré les évènements qui ont prévalu au meurtre du Che Guevara africain au siège du conseil de l’entente.

Ce 15 octobre 1987, date du décès de l’ancien patron de la révolution burkinabè, l’accusé a souligné qu’il se trouvait «au domicile de Blaise Compaoré», successeur du défunt président par ailleurs grand absent du procès. Dans la suite de sa narration, il souligne avoir reçu un ordre de son supérieur hiérarchique. «Hyacinthe Kafando, qui nous commandait en tant que chef de sécurité, m’a demandé de démarrer un véhicule pour nous rendre au conseil de l’Entente (ndlr, scène du crime) (…) Kafando et «Maïga, qui conduisait lui le véhicule de Blaise Compaoré, sont descendus et ont tiré en désordre», a souligné le septuagénaire qui affirme être resté dans son véhicule lors des coups de feu. Clou du storytelling de ce flashback, Yamba Élisée Ilboudo atteste avoir aperçu Thomas Sankara «sortir de la salle de réunion, les mains en l’air, demander ce qui se passe» (…)

«C’est Hyacinthe Kafando et Maïga qui l’ont croisé. Je ne sais pas qui a tiré en premier sur le président Sankara. Il est tombé sur les genoux avant de basculer sur le côté gauche», a-t-il conté. Avec sa présence lors des faits, Yamba Élisée Ilboudo reconnaît par ricochet l’opportunité de sa mise en examen pour le chef d’accusation de « complicité d’attentat à la sûreté de l’État». Il s’est toutefois érigé en faux contre une quelconque préméditation. «Je ne savais pas qu’on partait faire un coup d’État, à plus forte raison ôter la vie de quelqu’un», a-t-il dit. L’avocat de la défense a indiqué qu’il s’agissait du « seul accusé à être très coopératif ».

Charles Assagba

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