Quand le déguerpissement devient un sujet de campagne

par nordsud.info
Publié: Dernière mise à jour le 152 vues

À boire et à manger pour le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) et le Parti des peuples africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI). Le délogement des populations d’Adjamé-village, installées sur les emprises du 4ème pont, le 25 juillet dernier, remet une fois de plus le sujet du déguerpissement au centre des débats. Du moins, pour l’opposition, à l’affût du moindre couac pour se faire de l’audimat. « La Côte d’Ivoire est actuellement en émoi suite aux opérations de déguerpissement menées à Adjamé Village, où de nombreuses familles ont été délogées sans indemnisation (…) », s’est empressé de publier le Pdci-RDA, ce lundi.  « Le PPA-CI invite le gouvernement à veiller à ce que le respect de la dignité humaine soit toujours au centre de toute action de gouvernance, surtout lorsque l’on prétend agir pour le ‘’bien-être’’ de la population », ne peut s’empêcher le président exécutif du PPA-CI, Sébastien Dano Djédjé.

Campagne

Qu’ils soient dédommagés ou en situation d’irrégularité, pour l’opposition, ce sont là de rares situations où elle a l’occasion de faire passer le régime au pouvoir pour le méchant, tandis qu' »eux » les gentils, volent au secours des « victimes ».  « Thiam a dépêché une délégation auprès de la chefferie d’Adjamé village pour exprimer sa compassion et son soutien moral », ajoute par exemple le Pdci, pendant que le PPA-Ci tend la main aux populations, s’érigeant en protecteur. La même attitude avait été adoptée en février dernier par Laurent Gbagbo après une opération d’assainissement à Yopougon-Gesco. De plus en plus récurrent, on se doute bien que le déguerpissement serra l’un des principaux sujets de campagne jusqu’en 2025. Pour la société civile, qui a raison et qui a tort, n’est pas la question. « Nous sommes à moins de 15 mois de la présidentielle, il faut en finir avec tous ces aspects du déguerpissement avant de commencer le scrutin », fait savoir Souleymane Fofana, coordonnateur du Regroupement des acteurs ivoiriens des droits de humains (Raidh), à la rédaction de Nordsud.info.

Il appartient aux autorités, dit-il, d’éviter toute forme de récupération en communicant suffisamment sur le délogement et l’indemnisation des populations. « Si des gens sont déjà indemnisés, il doit y avoir des fichiers pour ça. Il faut donc informer la population pour qu’elle comprenne qui n’a pas le droit d’être là et qui a été dédommagé, à telle période », ajoute-t-il. Avant d’ajouter : « Nous aussi, en tant que société civile, devons aller aux infos avant de tirer des conclusions hâtives ».

Georges Dagou

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