Lors du dernier Conseil des ministres, le gouvernement a présenté un bilan intermédiaire de la Stratégie Nationale de Sécurité Routière (SNSR) 2021-2025. Dotée d’un budget de 32 milliards de FCFA, cette stratégie a pour objectif de réduire de 50 % le nombre de décès liés aux accidents de la route d’ici 2030. Un objectif ambitieux, d’autant plus que la situation avant son lancement était alarmante.
En effet, avant l’adoption de la SNSR, la Côte d’Ivoire enregistrait chaque année plus de 12 000 accidents corporels, environ 1 200 morts et plus de 21 000 blessés. Les accidents de la circulation représentaient alors la première cause de mortalité chez les populations âgées de 5 à 29 ans. Ces chiffres frappants ont également des conséquences économiques importantes, avec des pertes estimées à environ 3% du PIB national. Ce contexte a donc rendu impératif un plan d’action global pour améliorer la sécurité routière.
Des résultats encourageants mais fragiles
Entre 2021 et 2023, les premiers résultats de la SNSR ont montré des progrès notables. Le nombre d’accidents corporels a diminué de 24 %, passant de 10 054 en 2021 à 8 089 en 2023. De même, les décès sur la route ont baissé de 9 %, passant de 833 à 765, et le nombre de blessés a légèrement diminué de 1 %, de 14 075 à 13 897. Ces chiffres témoignent des efforts du gouvernement pour sensibiliser les usagers de la route, améliorer les infrastructures et renforcer la régulation du secteur.
Un retournement de tendance inquiétant en 2024
Cependant, les progrès réalisés semblent avoir été contrariés par une recrudescence des accidents au dernier trimestre 2024. Le nombre de décès a augmenté de 14 %, atteignant 873 morts contre 765 en 2023, tandis que le nombre de blessés a grimpé de 17 %, passant de 13 897 à 16 244. Ces chiffres préoccupants ont poussé les autorités à renforcer leurs efforts pour inverser cette tendance négative.
Renforcer les efforts pour atteindre l’objectif de 2030
Pour répondre à cette recrudescence des accidents, le gouvernement met en place des mesures renforcées. Celles-ci incluent des campagnes de sensibilisation plus ciblées, la mise à niveau des infrastructures des zones les plus accidentogènes, un contrôle accru des défaillances mécaniques et une meilleure prise en charge des victimes. Ces actions devraient permettre d’accélérer la mise en œuvre de la SNSR et d’atteindre l’objectif ambitieux de réduire de 50 % les décès liés aux accidents de la route d’ici 2030.
Si la tendance des dernières années a montré des résultats positifs, il reste encore beaucoup à faire pour garantir la sécurité des usagers de la route et répondre à un enjeu de santé publique majeur.
Charles Assagba