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Production d’or triplée, manganèse multiplié par trente en dix ans, objectif de multiplier par dix la production de pétrole d’ici 2030, et plus de 10 000 milliards de FCFA investis dans le secteur depuis 2014. Ces chiffres témoignent de l’ambition ivoirienne : faire des ressources extractives et énergétiques le second pilier économique après le café-cacao. Avec le lancement du Salon International des Ressources Extractives et Énergétiques (SIREXE), la Côte d’Ivoire se positionne comme un futur hub régional et continental dans ces industries stratégiques.
À la veille de cet événement, le président Alassane Ouattara a accueilli le PDG d’Endeavour Mining, qui a annoncé la découverte d’un gisement aurifère de classe mondiale, promettant 150 tonnes d’or et 4 000 emplois. Une annonce qui illustre les propos du ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa, adressés au chef de l’État lors de l’ouverture officielle du SIREXE : « Vous avez décidé que le temps était venu de mettre à contribution les ressources naturelles de notre sous-sol pour un développement durable. » Placé sous le thème « Développement durable des industries extractives et énergétiques : quelles politiques et stratégies ? », cet événement entend fédérer les initiatives et créer une plateforme unique pour les secteurs des mines, du pétrole et de l’énergie.
Un exercice d’équilibre stratégique
Le SIREXE incarne un défi majeur pour la Côte d’Ivoire : exploiter pleinement les potentiels de ses ressources tout en répondant aux exigences environnementales. Comme l’a rappelé le vice-président Tiémoko Meyliet Koné à l’ouverture, « les potentialités minières, pétrolières et énergétiques sont des réservoirs de croissance à peine explorés ». Cependant, ces ambitions doivent composer avec la réalité climatique : selon le Climate Accountability Institute, l’industrie extractive et énergétique génère plus de 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Un enjeu crucial pour un continent qui contribue à moins de 4 % de ces émissions, mais où 600 millions de personnes vivent encore sans électricité.
Dans ce contexte, le vice-président a souligné que la transition énergétique ne saurait être uniforme et a plaidé pour un soutien technique et financier des pays du Nord. « Le chemin vers les énergies renouvelables ne sera pas le même pour tous », a-t-il affirmé, appelant à une transition équitable et adaptée aux réalités africaines.
Une ambition durable
Malgré ces défis, le gouvernement ivoirien avance avec des initiatives concrètes. L’adhésion continue à l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives, l’exploitation du gisement pétrolier « Baleine » selon le principe de zéro émission nette, et l’engagement à porter la part des énergies renouvelables à 45 % du mix énergétique d’ici 2030 témoignent d’une stratégie résolument tournée vers la durabilité.
Avec 30 délégations internationales et 300 entreprises exposantes, le SIREXE marque une étape cruciale dans la quête d’un équilibre entre exploitation industrielle et préservation environnementale. Ce rendez-vous, qui se déroule du 27 novembre au 2 décembre 2024, illustre l’ambition ivoirienne de transformer ses ressources naturelles en moteur de développement tout en affirmant son rôle de leader dans la transition énergétique africaine.
Charles Assagba
