Smaïla Demongo Silué, Président du Syndicat national des boulangers de Côte d’Ivoire et Vice-Président de la Fédération nationale des patrons boulangers et pâtissiers de Côte d’Ivoire, revient sur leur situation.
Le gouvernement a mis en place un fonds de garanti pour aider les boulangers de Côte d’Ivoire. Comment cela fonctionne-t-il ?
Les autorités nous ont adressé un questionnaire, pour que nous le renseignions. Le processus a débuté depuis deux mois. Ce questionnaire permettra de sélectionner ceux qui bénéficieront de ce fonds de garanti.
Cela peut-il contrer la flambée du prix des intrants dans la fabrication du pain ?
Il s’agit d’un fond de 2 milliards FCFA pour environ 2.000 boulangeries reparties sur l’ensemble du territoire national. C’est un prêt que les autorités nous feront avec un taux assez réduit. En plus de cela, il faut noter également la révision de la fiscalité en faveurs des boulangeries. Là aussi le processus a démarré.
On a maintes fois entendu des protestations dans vos rangs, faisant cas d’une possible augmentation du prix de la baguette de pain. Ces mesures suffisent-ils à vous apaiser ?
Pour l’instant, nous n’avons que ça. Etant donné que nous sommes là pour accompagner le gouvernement, les boulangers saluent cette volonté des autorités à atténuer la hausse du prix des intrants pour la fabrication du pain, notamment celui kg de farine. C’est pour cela que le prix de la baguette de pain est resté tel et est hors de danger pour le moment.
Où en est-on avec l’introduction des produits locaux dans la production du pain ?
La farine de manioc, la farine de banane ou de soja sont déjà utilisées pour produire du pain dans nos boulangeries. Mais ce sont des pains spéciaux. Or, la population veut du pain ordinaire.
Discutez-vous toujours avec les autorités pour améliorer votre situation?
Oui. Mais nous tenons à relever ici que les boulangers sont victimes d’un certains nombre de traitements que nous qualifieront d’abusifs. Il s’agit des contrôles du Centre ivoirien antipollution (Ciapol). Nous n’en comprenons pas l’intérêt tandis que ces visitent angoissent les boulangers. Pourquoi le Ciapol vient-il contrôler les boulangers.
Entretien réalisé par Georges Dagou