Les Vingt-Sept se sont mis d’accord vendredi 11 décembre pour relever leur objectif de réduction de gaz à effet de serre d’ici 2030, à l’issue d’une nuit blanche de tractations avec la Pologne, après avoir sauvé la veille leur plan de relance massif post-Covid.
Le Brexit n’a fait qu’une courte incursion lors de ce sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, avec une évaluation pessimiste de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, qui a jugé “faibles” les espoirs d’un accord avec Londres, selon des sources européennes.
Les 27 ont par ailleurs décidé de sanctionner la Turquie pour ses activités “agressives” en Méditerranée contre la Grèce et Chypre, deux pays membres de l’UE. Une décision aussitôt qualifiée de “biaisée et illégitime” par Ankara.
“Cette réunion a été l’occasion de montrer la force tranquille de l’UE”, a estimé le président du Conseil européen Charles Michel lors d’une conférence de presse finale, reconnaissant que les discussions avaient été “difficiles” sur la Turquie et le climat.
A la veille du cinquième anniversaire de l’Accord de Paris, les Européens ont donné leur feu vert à une baisse des émissions du continent d'”au moins 55%” d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990, contre un objectif de 40% actuellement, afin d’arriver à la neutralité carbone en 2050.
Le sommet a adopté “une proposition ambitieuse pour un nouvel objectif climatique”, s’est félicitée sur Twitter la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
“Cela valait la peine de perdre une nuit de sommeil”, a commenté la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays exerce la présidence de l’UE jusqu’à la fin de l’année.
Les Européens avaient par ailleurs surmonté en fin de soirée leurs divisions pour sanctionner la Turquie en raison de ses travaux d’exploration gazière dans des zones maritimes disputées avec la Grèce et Chypre.
Le président français s’est félicité de cette “preuve de fermeté”, Angela Merkel, dont le pays était réticent à l’adoption de sanctions, jugeant “le consensus” obtenu “très équilibré”.
La décision porte sur des sanctions individuelles – une liste de noms va être établie -, et des mesures supplémentaires (ajout de nouveaux noms, d’entreprises) pourront être décidées en mars lors d’un nouveau point d’étape, si la Turquie poursuit ses actions.
Avec AFP