Le Président ivoirien est revenu ce soir à Abidjan, après deux semaines passées à l’extérieur. Un retour qui intervient dans un contexte marqué par le vaste coup de balai qu’Alassane Ouattara a décidé de passer dans les entreprises et sociétés d’Etat. En effet, selon un communiqué publié le 24 juin, le gouvernement a annoncé que 4 responsables de structures publiques font l’objet de sanction à titre conservatoire, en attendant les résultats de l’audit diligenté.
Il s’agit de Yapi Ange Désiré, le directeur général de la Nouvelle pharmacie de la santé publique (Npsp), de Bilé Diéméléou, le directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications de Côte d’Ivoire (Artci), le patron de l’Agence de gestion foncière (Agef), Coulibaly Lamine. Ouattara Youssouf, le directeur général de l’Agence de gestion et de développement des infrastructures industrielles (Agedi) est également touché par cette mesure de suspension.
Cette décision est motivée par la volonté du chef de l’État de lutter contre la corruption en Côte d’Ivoire. Lors du premier conseil des ministres du gouvernement Patrick Achi le 7 avril 2021, Alassane Ouattara avait annoncé les couleurs.
Il y a un ministère de la Promotion de la bonne gouvernance, du renforcement des capacités et de la lutte contre la corruption. Qui s’ajoute à une institution, la Haute autorité pour la bonne gouvernance (Habg). Un rouleau compresseur institutionnel pour traquer les prévarications de deniers publics.
Selon des sources bien informées, le président, avant son départ à Paris, a mis en place un cadre de décision à la présidence de la République. C’est un comité de haut niveau, comprenant environ cinq personnalités, chargé de passer au crible les 81 entreprises d’Etat, leur gouvernance, leur gestion courante et leurs résultats, les procédures de passations de marchés, leur viabilité…, etc.
Tout est passé au crible. Cette revue en profondeur, qui doit ouvrir la séquence des audits en cas d’irrégularités flagrantes, se déroule sans les ministres de tutelle.
D’où la stupeur dans les rangs des dirigeants desdites structures. Les sources proches du dossier indiquent que déjà des gabegies grossières ont été constatées. Le sentiment d’impunité a conduit nombre de patrons à confondre caisses publiques avec caisses privées. De nouvelles suspensions de postes seront prononcées dans les prochains jours. Des têtes et non des moindres, parmi les dirigeants de grandes structures publiques, sont dans le viseur.
Le quotidien «Le Patriote» l’a annoncé dans son édition du mardi 29 juin 2021 : Avec le retour du Président Ouattara au pays, le mouvement d’assainissement des fonds publics va s’accélérer. De nombreux sièges éjectables seront actionnés.
Le chef de l’Etat semble décidé à nettoyer les écuries. Les temps seront sombres pour les grilleurs d’arachides.
La cartographie de ces entreprises se présente comme suit : 28 au sein desquelles l’Etat a 100% de parts notamment l’Onad, l’Onep, le FER, l’Ageroute…
15 autres où l’Etat a une participation financière publique majoritaire de 99,99% à 50,84%. Parmi elles, on peut citer la Sotra, Edipresse, la Sonitra ou la Bhci.
Quand les sociétés à participation financière publique avec minorité de blocage (49 à 35%) sont au nombre de 8 dont la SIR, l’anader…
Et les sociétés à participation financière publique minoritaire, quant à elles sont 30 (de 32,14 à 1,83%). Au nombre desquelles il faut compter Sifal, la Gestoci, Aeria ou la Brvm.
Bakayoko Youssouf