Un vrai embrouillamini. Observons simplement les faits. Le 10 juillet 2022, le Mali met aux arrêts 49 soldats ivoiriens à l’aéroport de Bamako. Ils sont présentés comme des «mercenaires». Faux, répond le porte-parole de la Minusma, olivier Salgado, le 11 juillet, le lendemain du déclenchement de l’affaire. Bamako a été bel et été informée de leur arrivée, écrit-il dans un tweet. Une sortie qui contrarie fortement la junte au pouvoir. Abidjan proteste également le 12 juillet. Ces hommes sont au Mali dans un cadre officiel et Bamako en est informée, soutiennent les autorités ivoiriennes. A partir du 16 juillet, le terme «mercenaire» disparaît des communiqués officiels maliens relativement à la situation des soldats ivoiriens. Les autorités de la transition demandent une médiation du président du Togo, Faure Gnassingbé, qu’il accepte Le 18 juillet, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, est dépêché à Bamako pour une mission de bons offices. Et le lendemain 19 juillet, il se déplace à Abidjan pour transmette un message du Président Faure à son homologue ivoirien. C’est depuis cette posture que des questions commencent à tarauder les esprits: Pourquoi c’est le Mali qui demande en premier lieu une médiation alors que c’est lui qui détient ces soi-disant mercenaires ? Qu’est-ce que le Mali veut obtenir du Président Alassane Ouattara ? A quoi joue Assimi Goîta?
Dans l’ordre normal des choses, c’est Abidjan qui devait prendre l’initiative de la médiation «en demandant pardon pour avoir envoyé sur le sol malien des mercenaires». Mais dans cette situation, le chef de la junte malienne cache son jeu. Assimi Goïta négocie la libération de 49 soldats qu’il détient. Il serait donc plus logique de libérer purement et simplement ces soldats. Ou de continuer à les qualifier de «mercenaires».
Bakayoko Youssouf