Au nombre des missions principales de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire figure l’amélioration des conditions d’accès à l’éducation. Ce qui a récemment poussé la Fesci à entreprendre certaines actions pour déloger des élèves des salles de classe. Dans cet entretien, Allah Saint-Clair, le secrétaire général de la Fesci, donne des précisions.
Qu’est-ce qui explique le délogement de plusieurs élèves ces derniers jours dans les écoles ?
Créés depuis 1995, les Comités de gestion des établissements scolaires (Coges) qui avaient pour mission de soutenir les premiers responsables des établissements se sont transformés aujourd’hui en un vrai monstre. Pendant que les élèves s’inscrivent en ligne à 6 200 FCFA, les frais exigés par les Coges varient de 14 à 25000 FCFA. Une contribution communautaire ne peut pas excéder les frais imposés par l’Etat pour le respect du principe de la gratuite de l’école. Et donc la Fesci dit non à cela. Il faudrait que ça cesse, car trop c’est trop.
Quelles actions la Fesci a-t-elle déjà entreprises face à cette situation ?
La Fesci a pour mission première de lutter pour les intérêts matériels et moraux des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire. Depuis 2014, nous sommes en négociation avec le gouvernement pour avoir un audit de la gestion antérieure des Coges, afin de voir leur utilité. Nous avons fait parvenir un courrier de félicitations au maire de Tiassalé, Assalé Tiemoko, qui a pris l’initiative d’annuler ces frais dans sa localité pour faciliter l’accès à l’éducation. Et nous continuerons de mener des actions jusqu’à ce que les Coges cessent.
Vu le contexte électoral, la Fesci s’unira-t-elle autour du candidat à l’élection qui inscrira ses revendications parmi ses priorités ?
Nous n’avons pas besoin de ça parce que nous avons un passé très récent qui fait que la Fesci a été vue comme un embryon d’un parti politique. Nous ne le sommes plus. Notre ligne est de donner la Fesci aux élèves et étudiants de Côte d’Ivoire, de permettre l’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants de Côte d’Ivoire et de mener le combat de l’insertion professionnelle. Le rôle de la Fesci, ce n’est pas de demander aux jeunes de soutenir un candidat.
Charles Assagba