La Police nationale a procédé ce mardi à l’arrestation de Damana Adia Pickass, vice-président du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPACI) et coordonnateur général du Front commun, a confirmé le procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, dans un communiqué rendu public dans la soirée.
Selon le document signé du magistrat Oumar Braman Koné, l’interpellation de Damana Pickass est intervenue à Bingerville, dans le cadre d’une enquête ouverte après les appels à l’insurrection et au renversement des institutions lancés par certains acteurs politiques à la suite de l’interdiction de la marche prévue le 11 octobre 2025.
Le procureur souligne que ces appels, relayés avant et après ladite marche ainsi qu’à l’occasion du scrutin présidentiel du 25 octobre 2025, ont conduit à la formation d’attroupements armés et non armés dans plusieurs localités du pays. Ces regroupements, selon le parquet, ont donné lieu à de graves violences : assassinats, vols à main armée, destructions et incendies de biens publics et privés, extorsions de fonds, ainsi que des entraves au bon déroulement du vote.
« Ces infractions ne resteront pas impunies. Tous leurs auteurs, complices et commanditaires, quelle que soit leur qualité, seront recherchés, interpellés et jugés conformément à la loi », a averti le procureur de la République, également directeur de la section antiterroriste du Tribunal de première instance d’Abidjan.
L’arrestation de Damana Pickass intervient après plusieurs semaines de tension politique marquées par des appels à la mobilisation de l’opposition et des affrontements sporadiques signalés dans certaines villes du pays.
Figure du PPACI, proche de l’ancien président Laurent Gbagbo, Damana Pickass, dans le collimateur de la justice pour d’autres affaires, s’était illustré comme coordinateur des marches du Front commun, coalition d’opposition ayant contesté les mesures d’interdiction des manifestations publiques.
Membre de la Commission électorale indépendante (CEI) en 2010, il s’était violemment opposé à la proclamation des résultats de la présidentielle de cette année. La contestation desdits résultats avaient débouché sur une grave crise postélectorale qui a fait plus de 3 000 morts et conduit Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI).
Le parquet assure que les enquêtes se poursuivent afin d’identifier et de poursuivre tous les responsables impliqués dans les récents troubles ayant émaillé le climat politique ivoirien.
MD
