Les services juridiques béninois ont du pain sur la planche. En effet, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a statué, en moins d’une semaine, sur le sort de quatre leaders de l’opposition politique béninoise.
Inculpés depuis le 22 février, pour «association de malfaiteurs et terrorisme», Bio Dramane Tidjani, et Mamadou Tidjani, deux leaders du parti Les démocrates ont été placés sous mandat de dépôt, le 1er mars 2021. Dans le courant de la journée, Sébastien Ajavon, l’homme d’affaires candidat malheureux à la présidentielle de 2016, a également été condamné. «Déjà condamné en 2018 par la même Cour a vingt ans de prison pour trafic de drogue, il a cette fois écopé d’une peine de cinq ans de prison ferme pour «faux, usage de faux et escroquerie» et d’une amende de 2,4 millions de F CFA. Il a en outre été condamné à payer les sommes de 80,9 milliards de F CFA pour préjudices subis par l’administration fiscale et de 60 millions de F CFA pour les «préjudices non fiscaux», rapporte Jeune Afrique.
Reckya Madougou, candidate recalée pour la présidentielle du 11 avril 2021, a été interpellée, le 3 mars à Porto-Novo. Alors qu’elle regagnait son domicile après une conférence publique avec d’autres candidats recalés, l’ancienne ministre de Boni Yayi a été conduite à la Criet. Une arrestation étroitement en rapport «avec les deux militants de son parti placés sous mandat de dépôt lundi pour association de malfaiteurs et terrorisme». Ils sont soupçonnés de vouloir organiser, contre de l’argent, des troubles pendant l’élection présidentielle.
A l’instar de la classe politique de l’opposition, l’avocat de Reckya Madougou qualifie ces arrestations ‘’d’arbitraires et d’illégales’’. «Les motifs principaux sont toujours association de malfaiteurs et le terrorisme. Il faut considérer qu’en réalité, sa candidature gêne et cette arrestation-là est visiblement politique», a-t-il déploré.
Charles Assagba
