L’INTERVIEW POLITIQUE. Dans cette interview, le Secrétaire Exécutif adjoint, chargé du processus électoral au RHDP, répond point par point aux allégations du Collectif des partis d’opposition, suite à leur récente sortie médiatique. Il évoque ici : la prochaine révision de la liste électorale et d’autres aspects du processus électoral …
L’opposition demande que la prochaine révision de la liste électorale, prévue du 30 septembre au 30 octobre, aille au-delà d’un mois…
Brahima DOUMBIA : Habituellement, lorsque la Commission fixe la période de la révision de la liste électorale. Elle informe les partis politiques ainsi que les populations. Des campagnes de sensibilisation sont organisées et les Ivoiriens qui le veulent se déplacent dans les lieux prévus par la CEI, pour s’inscrire sur les listes électorales. Lorsque les partis politiques estiment qu’il faut accorder un peu plus de temps à l’opération, ils en discutent avec la CEI qui a toujours eu une écoute attentive à leurs souhaits, pour permettre au plus grand nombre de s’inscrire sur les listes électorales. Mais très souvent, les populations ne sont pas au rendez-vous. A la fin, le compte n’y est souvent pas.
Mais ce prolongement du délai de la révision de la liste électorale que réclame le Collectif ne serait-il pas profitable aussi RHDP in fine ?
Je reformulerai votre question autrement. Est-ce que l’ensemble des partis politiques que nous sommes, faisons le travail de mobilisation des populations et une fois sur le terrain, la CEI n’a pas été capable de les recevoir et de les inscrire sur la liste électorale dans les délais prévus ? C’est là, la vraie question. Si on peut répondre par l’affirmative, alors nous soutiendrons la position de l’opposition. Mais si les partis politiques ne se remettent pas en cause et impute à la CEI la responsabilité de la faible inscription, alors nous sommes loin de résoudre la question du plus grand nombre d’électeurs sur les listes…Je suis surpris que ceux qui ont passé tout le temps à appeler leurs partisans à ne pas participer aux processus électoraux se plaignent de ce que de nombreuses personnes ne soient pas sur la liste électorale.
Pensez-vous aujourd’hui pouvoir relever le défi de l’inscription de 5 millions de nouveaux électeurs sur les listes électorales ?
En Côte d’Ivoire l’élection n’est pas obligatoire. Chacun est libre de s’inscrire comme de ne pas s’inscrire sur une liste électorale. On peut étendre sur un an la période d’enrôlement. Si le citoyen n’est pas intéressé, il n’ira pas s’inscrire… Les partis ont donc intérêt, à aider la CEI à réussir à faire enrôler le plus grand nombre. Ensuite, les Ivoiriens sont nombreux qui ne se déplacent pas souvent pour aller établir leurs papiers administratifs tant qu’une nécessité personnelle ne les y oblige pas. En clair ce n’est pas un problème de disponibilité de l’administration, ni un problème de coût.
L’opposition pense que la nouvelle cartographie électorale a été faire en catimini par la CEI au profit du RHDP votre parti… Et qu’à chaque étape du processus électoral, elle opère un passage en force.
Ce n’est pas juste de dire cela. Donc, je m’inscris en faux contre ces allégations. Premièrement concernant la cartographie électorale, il faut noter que cette une activité purement administrative. C’est une prérogative de la Commission Électorale Indépendante (Cei) qui consiste à identifier les sites pouvant accueillir des lieux de vote. Je ne vois pas où se trouve le problème parce que la CEI fait l’effort de rapprocher les lieux de vote des populations.
Tous les partis y sont-ils impliqués, à chaque étape du processus ?
Concernant l’installation des commissions locales, ce sont les partis qui les composent. Vous conviendrez avec moi que la CEI ne peut installer ses commissions locales sans les informer. Chaque Commission locale est composée de 10 personnes. Quatre personnes y sont désignées par le parti au pouvoir. Cinq commissaires représentent l’opposition. Et puis il y a un représentant de l’administration. En clair, il n’y a rien qui soit fait en catimini et au profit du RHDP…
Dites-vous ainsi que finalement les opposants seraient de mauvaise foi ?
Ça y ressemble…Certains veulent prendre le processus électoral en otage pour régler leurs antécédents judiciaires.
A vous entendre on a comme l’impression que pour votre parti, il n’y aucune doléance à adresser à la CEI. Tout vous convient donc ?
Au besoin, nous formulons des doléances précises à la CEI, sur des activités pour lesquelles elle nous invite. Comme elle fait avec tous les autres partis. Quand nous jugeons nécessaires de proposer ce qui à nos yeux, pourrait améliorer tel ou tel aspect du processus, nous le faisons en toute responsabilité, sans agiter le chiffon rouge d’une crise post-électorale. A la différence de l’opposition, nous n’imputons pas à la CEI les sujets qui ne relèvent pas de sa compétence. Mais notre, conviction suite à cette sortie de l’opposition, est que le besoin de réforme, c’est au niveau de la pratique politique. Mais c’est la preuve manifeste de ce que l’opposition ne se donne pas la peine de bien lire et de bien comprendre le code électoral ou encore la loi sur la CEI. Je serais donc à l’aise si l’exercice portait sur le relèvement d’éventuels manquements de la CEI par rapport à l’application des textes qui régissent le processus électoral.
Propos recueillis par Hamid KIMWANA