C’est au cours de la présidence française de l’Union européenne que l’idée d’une Communauté politique européenne a été lancé. Elle a pris corps pour la première fois ce jeudi 6 octobre 2022 à Prague, capitale de la République tchèque. Rassemblant les vingt-sept Etats de l’UE plus dix-sept autres pays de l’Europe géographique, ce projet suscite autant d’attentes que de craintes, selon la presse européenne.
Cette réunion, voulue par la France, vise aussi à montrer un continent uni face à la menace russe, sept mois après l’invasion de l’Ukraine. Au programme de ce premier sommet : des groupes de travail, un dîner, mais pas de déclaration finale signée par tous les participants. Les organisateurs espèrent l’annonce de possibles projets de coopération concrets, en particulier sur l’énergie, indique l’AFP.
La première réunion de la Communauté politique européenne se tient ce jeudi à Prague (Tchéquie). Elle réunit 44 pays du continent européen et veut marquer les esprits, sept mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
C’est une photo de famille inédite. Les dirigeants de 44 pays européens sont réunis ce jeudi à Prague (République tchèque), pour la première réunion de la Communauté politique européenne. Ce sommet, voulu par Emmanuel Macron, réunit tous les pays du continent à l’exception de la Russie et la Biélorussie.
Sont donc présents les dirigeants de l’Union européenne mais aussi la Britannique Liz Truss ou le Turc Recep Tayyip Erdogan. Volodymyr Zelensky, lui, s’exprimera depuis Kiev en visioconférence. Les chefs d’État arménien et azerbaïdjanais vont se rencontrer en marge de ce sommet, alors qu’Erevan et Bakou sont en conflit.
Lancée en réaction à l’invasion russe en Ukraine, la CPE est toutefois “une démonstration d’unité évidemment destinée à Vladimir Poutine” [Libération]. “Le simple fait de réunir les grandes personnalités européennes pour une photo de famille au coude à coude est, en soi, une victoire”, estime Politico.
Europe à géométrie variable
L’idée vient de loin. Jacques Delors parlait déjà d’Europe à géométrie variable dans les années 80. François Mitterrand avait échoué en lançant les “Assises de la confédération européenne” en 1991 pour intégrer “les pays fraîchement libérés du joug soviétique”, rappellent Les Echos. Ces derniers craignaient une manœuvre pour repousser leur entrée dans la Communauté économique européenne (CEE), l’ancêtre de l’UE. “Emmanuel Macron les a détrompés : son objectif est au contraire de leur permettre de participer à certains programmes de l’Union (échanges d’étudiants, de professeurs, de chercheurs) avant leur adhésion. Voire de participer à des Conseils des ministres de l’UE qui les concernent, par exemple dans le domaine de l’énergie”, poursuit le quotidien économique.
Concrètement, “des tables rondes ont donc été planifiées […] et de nombreuses rencontres bilatérales sont prévues [aujourd’hui], qui permettront aux uns et aux autres d’aborder les sujets qui leur tiennent à cœur”, explique Le Monde. “En cas de succès, l’organisation pourrait se réunir une ou deux fois par an”, indique Le Figaro.
“La CPE pourrait être le cercle le plus large de cette géométrie variable, avec des solidarités et des coopérations sans contraintes”, explique Pierre Haski sur France inter. “Un autre cercle serait l’Union actuelle des 27 ; mais certains dirigeants imaginent déjà que, dans un avenir plus lointain, un groupe plus réduit de pays accepte des partages de souveraineté plus poussés”, indique le journaliste.