Condamné « pour reconstitution de mouvement dissout » : Soumahoro Kando veut « faire appel »

par nordsud.info
Publié: Dernière mise à jour le 68 vues

Ce mercredi 21 août, Soumahoro Kando, membre du mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS), a été condamné à trois ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir participé à une déclaration politique signée par plusieurs partis d’opposition et organisations de la société civile. Cette condamnation, prononcée en procédure de flagrant délit, repose sur l’accusation de « reconstitution de mouvement dissout ». Le juge a estimé que Soumahoro Kando, en participant activement à une déclaration politique sous la bannière du GPS, avait contrevenu à la loi interdisant la reconstitution de mouvements dissous. Cette décision repose sur la dissolution, le 23 juin 2023 de GPS, mouvement politique fondé par l’ancien Premier ministre Guillaume Soro, suite à une décision de justice. Bien que le GPS ait contesté cette dissolution devant la Cour de cassation, la justice a tranché en considérant que la décision initiale était toujours en vigueur.

« Nous continuerons de plaider… »

L’avocat de Soumahoro Kando, Me Souleymane Diallo, joint au téléphone, a dénoncé ce qu’il considère comme une décision « politiquement motivée » et a mis en cause la légitimité de la condamnation. « Tant que la Cour de cassation n’a pas rendu son verdict final, le GPS reste légalement en activité. Mon client n’a fait que défendre ses droits en tant que membre d’une association toujours reconnue par la loi », a-t-il affirmé. Me Diallo a également souligné que l’absence de décision définitive sur la dissolution du GPS rendait la condamnation de son client injuste et contraire aux principes fondamentaux de l’État de droit. « Cette condamnation repose sur une confusion entre le statut de parti politique et celui d’association. Nous continuerons de plaider pour la reconnaissance des droits de M. Kando et pour l’annulation de ce jugement », a-t-il ajouté. L’avocat a par ailleurs annoncé son intention de faire appel de cette décision, estimant que le tribunal n’a pas tenu compte des éléments de preuve présentés par la défense, notamment le récépissé prouvant l’existence légale de l’association GPS.

Le contexte politique

Le 9 août 2024 dernier, M. Soumahoro, ancien député de Biankouma, dans l’ouest ivoirien, prenait part à un point-presse d’un groupement de l’opposition et de la société civile, qui en appelait à une élection ouverte et transparente en 2025. Pour le compte de Générations et peuples solidaires (GPS), l’ancien parlementaire avait signé la déclaration commune qui a meublé ce point-presse au siège du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), à Cocody. Kando Soumahoro avait été convoqué le 13 août 2024 à la préfecture de police, pour être entendu et placé sous mandat de dépôt après son audition. L’Affaire Soumahoro Kando met également en lumière les tensions au sein de l’opposition ivoirienne. En effet, le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal signataire de la déclaration du 9 août aux côtés du GPS, a rapidement pris ses distances après l’arrestation de Kando. Dans un communiqué, le PDCI a affirmé qu’il ne soutenait pas le GPS en tant qu’organisation, mais défendait uniquement les droits de M. Soumahoro Kando en tant que citoyen.

Armand BLEDOU

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