C’est une information inquiétante donnée ce vendredi par Moussa Bamba, le président d’honneur de l’Association des dialysés et insuffisants rénaux et dialysés de Côte d’Ivoire (Adir).
Le taux de décès au niveau des personnes qui font la dialyse au public est monté d’environ 80% en 2021. « Nous pensons même que ce chiffre frôle les 100%. À chaque fois qu’une personne décède, nous cédons sa place à quelqu’un d’autre. Cela cache un peu ce drame », a indiqué Moussa Bamba à la rédaction de Nord Sud. Il revèle également qu’un recensement vient d’être lancé pour identifier les malades du rein sur toute l’étendue du pays.
Surexploitation des machines
Un autre recensement a été lancé pour dénombrer le nombre de décès survenus cette année pendant la dialyse. En attendant ces résultats, l’Adir attribue ces décès à plusieurs facteurs.
D’abord, la condition de plus en plus précaire des malades. Même s’ils reçoivent des machines, selon Moussa Bamba, la plupart ne sont pas adaptées. Par exemple, des générateurs sont arrivés il y a peu. Mais ce sont des appareils pour enfant. Le filtre dans lequel se fait le nettoyage du sang n’est pas adapté aux adultes selon le président d’honneur de l’Adir, mais aux enfants de 5 à 6 ans.
Autre fait soulevé : la surexploitation des machines. Depuis la fermeture du centre d’hémodialyse de Yopougon, les patients qui y faisaient leur dialyse se retrouvent au centre d’hémodialyse de Cocody.
Conséquence, les machines ne se reposent pas et deviennent inefficaces.
Le 20 octobre prochain, le Réseau des associations des hémodialysés et insuffisants rénaux de l’espace Uemoa tient son congrès en Côte d’Ivoire.
Pour le nouveau président de l’Adir, Gaudo Kouadio, ce devrait être l’occasion pour les autorités ivoiriennes de se pencher un peu plus sur la situation des malades du rein dans le pays.
Raphaël Tanoh
