Le 14 décembre dernier, lors de sa prestation de serment, le président de la République a instruit le Premier ministre et le gouvernement à l’effet «de reprendre les discussions avec les partis politiques pour mettre en œuvre les recommandations de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Recommandations relatives à la Commission électorale indépendante, dans la perspective de la tenue des élections législatives». Eh bien, ces discussions ont repris ce lundi.
Entre salutations à l’aide de poings fermés et petites bourrades amicales, les différentes délégations et participants avaient, avant même l’ouverture de la séance, l’air heureux de se retrouver.
Les principaux acteurs politiques et responsables des organisations de la société civile étaient là. Entre autres, le PDCI-RDA (Prof Niamkey Koffi), le FPI (Christine Konan), Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) (Prof Georges-Armand Ouégnin), la LMP (Kabran Appia), l’UDR (Reine Gadeau Lydie)…
Adama Bictogo, secrétaire exécutif du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), accompagné de son staff ne voulait pas manquer ce rendez-vous. Il fallait également compter, parmi les visiteurs, le nouveau ministre de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin, alias KKB, la société civile avec le GOFEHF (Rachel Gogoua), la POECI (Imam Koné Ibrahim), le CSCI (Donzo Bouadou Gerald), les guides religieux, des chefs coutumiers, etc. À noter, quelques absences, dont Générations et peuples solidaires (GPS).
C’est donc dans une ambiance conviviale que le Premier ministre, ministre de la Défense, a procédé à l’ouverture du dialogue politique entre le gouvernement, les partis politiques et les organisations de la société civile. Devant la qualité des invités, Hamed Bakayoko a dit : «parlons-nous franchement, sans défiance».
Avant de poursuivre : «Aujourd’hui, nous renouons les fils du dialogue après l’élection présidentielle du samedi 31 octobre 2020. Notre pays a connu pendant cette période électorale un climat de tension et de violence dans certaines localités. Je me réjouis donc de la qualité des personnalités autour de cette table. C’est la preuve du retour à un environnement apaisé dans notre pays. Je voudrais rappeler que dans le cadre des activités préparatoires du scrutin présidentiel du 31 octobre dernier, une partie de la classe politique et de la société civile a exprimé des préoccupations liées à l’organe chargé des élections et à l’environnement électoral. Le gouvernement, sur instruction du président de la République, a conduit deux sessions distinctes du dialogue politique au cours desquelles ont été adressés respectivement la question de la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) et l’ajustement du code électoral, rendu nécessaire par les nouvelles dispositions constitutionnelles et la nécessité de faire évoluer notre cadre légal en matière d’élection», a signifié l’hôte du jour.
A la veille des échéances législatives, selon Hamed Bakayoko, il faut, dans la concertation, prendre les décisions appropriées «afin qu’au lendemain des législatives, on célèbre la victoire de la démocratie».
Pour rappel, avant le scrutin présidentiel, la Cedeao a effectué une mission de diplomatie en Côte d’Ivoire, au terme de laquelle le gouvernement a pris l’engagement d’examiner favorablement les points ci-après : l’intégration d’une cinquième personnalité à la CEI au titre de l’opposition ; l’octroi d’un poste de Vice-Président au Pdci dans le bureau de la CEI ; la recomposition des CEI locales.
Cette séance plénière qui s’est ouverte lundi, se veut une réunion de lancement au cours de laquelle les différents partis devront s’accorder sur les thèmes qui seront au centre des discussions, sur le format et le calendrier des discussions.
Raphaël Tanoh