Côte d’Ivoire : Que valent les associations de consommateurs ?

par NORDSUD
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Au centre des problèmes qui impactent directement les Ivoiriens, les associations de consommateurs sont pourtant loin d’avoir la confiance des populations.

Tarification du carburant à la pompe ; prix des produits de grande consommation, régulation des taxes sur les marchandises, etc. Les associations de consommateurs de Côte d’Ivoire interviennent depuis toujours sur des aspects de la vie qui touchent directement le quotidien des Ivoiriens.  Pourtant, leur rôle au sein de la société est très mal perçu. Arrivent-elles a influencer véritablement les pouvoirs publics ? Font-elles preuve d’impartialité dans leur combat ? Koffi Kouadio Jean Baptiste, président de l’Union fédérale des consommateurs de Côte d’Ivoire (Ufcci), parle d’influence. «Depuis que je suis à la tête de mon organisation, nous avons toujours mené des combats touchant la vie des Ivoiriens. Très récemment, nous avons engagé des discussions avec les autorités pour maintenir les prix de certains produits de grande consommation sur le marché. Nous sommes toujours en négociation avec le secteur privé. Avant cela, nous avons critiqué la tarification qui avait court au niveau de l’électricité ; nous avons parlé de la qualité des services dans certains services publics. Nous avons toujours été là quand il le fallait», explique-t-il.

C’est aussi ce qui pense Marius Comoé, président du Conseil national des organisations de consommateurs de Côte d’Ivoire (Cnoc). «Le combat des organisations des consommateurs a toujours été de protéger les consommateurs. Nous l’avons toujours fait chaque fois que l’occasion s’est présentée», fait-il savoir.

Hausse des prix

Leurs actions portent-elles leurs fruits ? Les nombreuses rencontres n’ont pas empêché la hausse du prix du lait infantile par exemple, ni même l’augmentation des prix des matériaux de construction comme le fer. Selon Soumahoro Ben N’Faly, président de la Fédération nationale des organisations des consommateurs de Côte d’Ivoire (Cnoc-CI), leur influence n’est pas à minimiser.  «Nos actions permettent de changer certaines choses. Nous avons empêché récemment la hausse des prix de certaines denrées alimentaires. Nous sommes parfois obligés d’agir au nom des consommateurs, sans leurs avis», souligne-t-il. Avant d’ajouter : «Mais, nous ne pouvons pas tout changer».

À entendre Marius Comoé, l’une des raisons de l’échec de certaines actions des associations des consommateurs, est que les autorités ont tendance à les considérer comme des adversaires, au lieu de les voir comme des partenaires. «Nous ne sommes pas des partis d’opposition. Les associations de consommateurs sont les seules structures où il n’y a pas de colorations politiques, parce que nous luttons pour le bien-être de tout le monde», note-t-il.

Pour ceux qui estiment qu’ils ont des affinités politiques, Koffi Kouadio Jean-Baptiste, précise : «Les régimes passent, mais nous ne changeons pas notre façon d’agir, nous sommes ainsi avec tous les gouvernements».

La crédibilité des associations de consommateurs n’a jamais été un problème, selon les acteurs. Le seul blocage, à les entendre, reste le peuple. «Il faut que la population s’implique. Nous l’avons vu avec la tentative d’augmentation des prix d’inscription au doctorat à l’université. L’autorité a reculé lorsque la population s’est impliquée», rappelle-t-il.  

Au ministère du Commerce, une source proche du ministre affirme au sujet des associations des consommateurs : «Ce sont des structures avec lesquelles nous travaillons beaucoup. Mais ce que nous attendons le plus, c’est qu’elles proposent des solutions».

Raphaël Tanoh

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