Coût élevé d’internet en Côte d’Ivoire: Voici le coupable!

par nordsud.info
Publié: Dernière mise à jour le 312 vues

La pilule n’est pas passée. Entrée en vigueur le 6 avril 2023, la valse des étiquettes sur le prix des données mobiles internet en Côte d’Ivoire aura fait long feu. 4 jours plus tard, le ministre de la Communication et de l’Economie numérique, Amadou Coulibaly, a annoncé un rétropédalage avec la reconduction des anciens tarifs de la data. En toile de fond de cette marche-arrière se dissimule le haro de la population. Vent debout contre cette hausse, les usagers des datas, sous le leadership du député de Tiassalé, Assalé Tiémoko, ont en effet initié des actions de boycott à l’encontre d’Orange, MTN et Moov, les trois réseaux de téléphonie mobile.  Des protestations qui continuent de battre leur plein.

A la genèse de ce remue-ménage figure une décision de l’Autorité de régulation des technologies de Côte d’Ivoire (Artci). Consulté par Nord Sud, ce document de 12 pages lève un coin du voile sur les raisons de ce renchérissement. Intitulé «Décision n°2023-0834 du conseil de régulation de l’autorité de régulation des télécommunications/tic de Côte d’Ivoire en date du 12 janvier 2023 portant encadrement des offres de services sur le marché de détail de la téléphonie mobile», cet écrit indique à son article 8, qu’il est institué pour les offres de service data, un plancher de 0,8f / mégaoctet. Un tarif qui a induit la fixation du prix du giga d’internet mobile à environ 1000 francs. En application de cette mesure, les réseaux de téléphonie mobile ont procédé à l’augmentation de leurs grilles tarifaires et à une revue à la baisse des quantités de données mobiles. Dans leurs circulaires respectives, MTN et Moov précisent par ailleurs que ces hausses sont consécutives à la décision de l’Artci susmentionnée.

Se faisant remonter les bretelles sur les réseaux sociaux, le gendarme des télécommunications en Côte d’Ivoire s’est fendu d’un communiqué en vue de refiler sa patate chaude aux opérateurs de téléphonie. «Aucune mesure d’augmentation tarifaire n’est prescrite, mais il est important de noter que les opérateurs disposent de la liberté tarifaire pour la fixation de leurs tarifs de détails», martèle la circulaire datée du 7 avril.

Un hara-kiri. De fait, l’Artci indique ainsi ne pas avoir commandé d’augmentation tarifaire. Or, sa décision n°2020-0599 en date du 9 septembre 2020 exhortait les opérateurs au respect d’un plancher data fixé à un (1) franc CFA HT le Mégaoctet (Mo). Une mesure qui appelait d’ores et déjà à une hausse du tarif d’internet. Les opérateurs n’ont pas appliqué cette décision et maintenu le coût du mégaoctet entre 0,563 FCFA/Mo à 0,499 FCFA/Mo. L’Artci a remis le couvert en 2023. Le régulateur a en effet intimé l’ordre aux réseaux de téléphonie mobile de faire passer leurs prix à 0,8 francs, selon une nouvelle décision n°2023-0834 du conseil de régulation de l’autorité de régulation des télécommunications/tic de Côte d’Ivoire en date du 12 janvier 2023. Un prix qui équivaut à une réduction relativement à 1 franc initialement fixé par l’Artci en 2020 qui n’a jamais été appliquée par les opérateurs. Mais, une hausse substantielle comparativement aux tarifs conservés par les opérateurs en désobéissance aux recommandations de l’Artci.

Tout porte donc à croire que c’est l’Artci qui est responsable de la hausse des tarifs de la data en Côted’Ivoire. Boucs émissaires tout trouvés, les réseaux de téléphonie mobile payent un lourd tribut à ce quiproquo.

Charles Assagba

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