Il a tout fait pour passer entre les mailles des filets de la Commission électorale indépendante (CEI) et même du Conseil constitutionnel. Atsé Atsé Wilson Desmond, commissaire à la Commission électorale régionale du Gôh-le code électoral ne lui interdit pas formellement de le faire, pas en tout cas l’article 73 de la section 2 (De l’éligibilité et de l’inéligibilité) au chapitre 2- est candidat à l’élection législative du 6 mars dans la circonscription électorale n°145, Akoupé-Becoufin, Communes et Sous-Préfectures sous le nom de Atsé Wilson Stevens. La supercherie a failli être consommée mais elle a été découverte.
Dans un communiqué qu’elle vient de publier sur sa page Facebook, la CEI informe du retrait de la candidature de Atsé Atsé Wilson Desmond. « En usant d’artifices frauduleux pour modifier son identité dans sa déclaration formelle de candidature, Monsieur ATSE ATSE WILSON DESMOND a pu se faire inscrire sur la liste des candidats en vilation des dispositions de l’article 21 de la loi sur la CEI, qui interdit pourtant aux membres de cette institution d’être candidats à une élection organisée par la CEI », dénonce le document.

Le Code électoral, dont Atsé Atsé Wilson Desmond ou Atsé Wilson Stevens a certainement pris connaissance, en son article 75 précise le délai imparti pour s’assurer de la conformité des dossiers des candidats qui voudraient ruser avec la loi. « Les candidatures sont examinées par la Commission chargée des élections. S’il apparaît qu’une candidature a été déposée par une personne inéligible, la Commission sursoit à l’enregistrement de la candidature avec notification dans les quarante-huit heures de la décision à l’intéressé. Celui-ci dispose d’un délai de trois jours pour saisir le Conseil constitutionnel qui statue dans les trois jours de sa saisine. Si le délai de notification n’est pas respecté, la candidature doit être enregistrée », précise le législateur. Et la candidature d’Atsé Wilson Stevens a été validée. Ce, malgré tous les regards qui ont contrôlé ses dossiers d’abord à la CEI puis au Conseil constitutionnel. Il a certes fait du faux sur son identité mais son dossier a bien été validé. Et les candidats sont engagés dans la campagne électorale qui s’achève demain 4 mars 2021.
Un cas d’école qui fera débat.
Bakayoko Youssouf