Ouattara Lamine (CFC-CI): «Les supermarchés ne pourront pas remplacer les boutiques»

par NORDSUD
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Ouattara Lamine est le président du Conseil fédéral des commerçants de Côte d’Ivoire (CFC-CI). Il analyse la situation de cherté de la vie dans le pays.

Les supermarchés sont-ils la solution aujourd’hui pour lutter contre les hausses des prix dans les boutiques ?

Pas du tout. En Côte d’Ivoire, les supermarchés n’absorbent que 10% des populations. C’est toujours un lieu pour la classe élitiste. Combien d’Ivoiriens vont-ils faire leurs courses dans ces grandes surfaces.

Dans ces surfaces, on peut acheter les mêmes produits qu’on trouve à la boutique, moins chers et de bonne qualité…

C’est vrai. Il faut aussi savoir que les supermarchés bénéficient d’exonération fiscale ainsi que de certaines facilités. Notamment le fait qu’ils sont souvent leurs propres fournisseurs.  Mais ils ne pourront jamais remplacer les boutiques dans les quartiers. Du moins, pas dans les 10 à 15 ans à venir. Les pays où on a implémenté cela, ça a tué le petit commerce.

C’est pourtant inévitable, avec le développement…

Nous ne sommes pas contre les supermarchés. Mais il faut préserver nos fondamentaux. L’erreur que nous commettrons sera de croire qu’un jour, les boutiques disparaîtront au bénéfice des grandes surfaces. Dans nos traditions, nous ne faisons pas de provisions pour les stocker. Tous les jours, monsieur donne l’argent de popote à madame pour le marché. Ce sont nos habitudes alimentaires. Le jour où les petites surfaces disparaîtront, ce sera la place aux produits manufacturiers et à la malbouffe, comme dans de nombreux pays développés.

Pour vous, quelle serait la solution pour contrer la flambée des prix ?  

L’Etat gagnerait plutôt à offrir aux populations le maximum de marchés de proximité. C’est plus pratique dans la lutte contre la vie chère. Nous avons aujourd’hui un ratio très faible d’un marché aux normes pour 100 000 habitants. C’est très insuffisant. Abobo n’a pas de marché aux normes depuis un bon moment. À Yopougon, vous ne trouverez pas de marché capable d’absorber la population. Heureusement, l’Etat a mis en place une politique dans ce sens, qui prévoit à terme 100 marchés de proximité et 30 marchés de gros.

Entretien réalisé par Raphaël Tanoh

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