Supermarchés, boutiques, etc. : Comment lutter contre la vie chère

par NORDSUD
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Depuis plus d’un an, les mesures du gouvernement pour lutter contre la cherté de la vie prennent du temps à faire leurs effets. Les acteurs du secteur sont divisés sur les bonnes dispositions à prendre

Le bidon d’huile à 800 FCFA, la boîte de tomate concentrée entre 600 et 700 F, le kg de sucre blanc à 1000 F. Fausse qualité de riz dans les sacs, etc. Malgré les mesures du gouvernement pour atténuer la flambée des prix sur le marché, la situation reste tendue. Les premiers en cause sont les détaillants, accusés de pratiquer des tarifs incohérents. D’une boutique à une autre, la différence de coûts et de qualité exaspèrent les populations. Ce qui pousse de plus en plus de gens à se tourner vers les grandes surfaces.

Parmi eux, Soumahoro Ben N’Faly, président de la Fédération ivoirienne des consommateurs le Réveil (Ficr). «Je suis vice-président du Conseil national des consommateurs, créé par décret. Nous avons toujours pointé du doigt la mauvaise foi chez les détaillants, qui contribuent aujourd’hui à rendre la vie chère en Côte d’Ivoire. Non seulement les prix sont pratiqués en désordre, mais en plus, la qualité des marchandises reste à désirer. Par exemple, les grains de riz qui sont emballés n’ont rien à voir avec les noms. 80% des plaintes que nous recevons concernent la qualité du riz. C’est pareil pour les futs d’huile», explique Soumahoro Ben N’Faly.

Comment remédier à cela ? Pour le président du Ficr, c’est d’inciter les Ivoiriens à dénoncer. Si cela ne marche pas, d’après M. Soumahoro, il faut converger vers les grandes surfaces.

La brigade de contrôle des prix, selon lui, ne pourra jamais venir à bout des mauvaises pratiques chez les détaillants.  «Les supermarchés sont en train de s’étendre dans les quartiers.  Vous trouverez une différence de 1500 F dans le prix du sac de riz. J’encourage les gens à aller dans les grandes surfaces», exhorte-t-il.

Indispensables

Mais, faire les emplettes dans ces lieux est loin d’être la solution pour contrôler la hausse des prix et la mauvaise qualité dans les boutiques.  Du moins, selon Lamine Ouattara, président du Conseil fédéral des commerçants de Côte d’ Ivoire (CFC-CI). « Combien de supermarchés y a-t-il pour absorber la population ? Les détaillants sont indispensables pour l’économie de proximité », souligne M. Ouattara.

Une situation que Mme Baya épouse Vanié, présidente de la Confédération nationale des acteurs du vivrier de Côte d’Ivoire  déplore. « Les produits vivriers sont produits ici. Et on ne les trouve pas dans les supermarchés », notifie-t-elle. Pour elle, la politique des grandes surfaces n’est pas la solution. «Nous avons trois saisons dans l’année. Pour approvisionner le pays abondamment en produits vivriers, il faut cultiver de grandes surfaces», ajoute Mme Baya. Hélas, poursuit-elle, la politique de modernisation des cultures vivrières annoncée par l’Etat prend du temps. 

Pour elle, la lutte contre la vie chère est un ensemble de mesures coordonnées et non des actions ponctuelles. S’attendre à ce que les prix baissent d’eux-mêmes sur le marché, pour elle, sera peine perdue.

Abdouramane Diarra, ancien porte-parole des bouviers, pense lui aussi la même chose. «Le kilogramme de viande de bœuf ne peut pas baisser parce que la situation n’a pas changé. C’est pour cela que nous demandons aux autorités d’encourager les gens à investir dans le secteur de l’élevage. Ça va prendre du temps mais c’est l’unique solution, parce que nous ne produisons pas, nous consommons. Au Burkina Faso, la crise a fait que les éleveurs n’arrivent plus à exercer, donc il n’y a plus assez de bêtes à vendre», décrit-il.

Raphaël Tanoh

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