À dix jours du congrès électif du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-RDA), la liste des prétendants au fauteuil présidentiel, se réduit comme peau de chagrin. Le dernier candidat à sortir de la course, et non des moindres, est le Secrétaire exécutif en chef du Pdci, Maurice Kakou Guikahué. Laissant ainsi le champ libre au grand favori Tidjane Thiam, ex-dirigeant du Crédit Suisse. Mais si le retrait de l’ancien maire du Plateau, Noël Akossi Bendjo avait suscité moins de débat, parce que volontaire et pacifique, celui du cacique Guikahué ne passe pas.
Climat interne
Le vieux renard a été éjecté pour son ‘‘inéligibilité’’. « On s’attendait à ce que le Pdci trouve un consensus, dans les échanges et dans un climat interne apaisé. Mais la manière dont Maurice Kakou Guikahué a été écarté montre que c’est le contraire qui a été fait. Parce que l’argument utilisé pour l’éliminer ne tient pas débout. Dire qu’il a des antécédents judiciaires et qu’il ne peut pas, par conséquent, briguer la présidence du Pdci, va en contradiction avec le fait que plusieurs présidents de partis avec des antécédents judiciaires, sont en Côte d’Ivoire. De plus, il a participé aux élections locales sans que le parti ne bronche. Enfin, le Pdci s’est-il demandé pour qui Kakou Guikahué a-t-il eu ses antécédents judiciaires ? », fait savoir le politologue Landry Kuyo.
Pour lui, c’est une erreur que le vieux parti a commise en ce mettant un retors de la trempe de Guikahué, à dos. Le risque de créer des fissures entre les leaders de cette organisation politique, pour le politologue, existe. « C’est le danger qui guette le Pdci avant et après le congrès électif du 16 décembre prochain. On craint qu’il y ait des descensions dans la maison, que le futur président du parti va s’épuiser à régler, alors qu’il est censé se consacrer entièrement à la présidentielle de 2025 », conclut-il.
Mais pour certains cadres du Pdci, maintenant que le mal est fait avec Maurice Kakou Guikahué, le parti doit s’atteler à ce que le Secrétaire exécutif obtienne une forme de compensation, histoire de ne pas entraîner la maison dans une guerre de clans.
Georges Dagou