L’instauration du permis de conduire à points programmée pour la fin de ce mois, risque de devenir un casse-tête pour les transporteurs. D’après Abdoulaye Sylla, président de la Fédération nationale des syndicats des chauffeurs de Côte d’Ivoire (Fensci-CI), il sera difficile de punir les vrais coupables d’infractions lorsque le permis à points entrera en vigueur. La raison ? «Les véhicules sont immatriculés en nos noms. Les chauffeurs ne font que les emprunter. En cas d’infractions routières, le système ne s’en prendra pas au permis du conducteur, mais à celui du propriétaire de la voiture. C’est quelque chose qu’il faut absolument corriger avant la mise en œuvre du permis à points», recommande Abdoulaye Sylla.
Si ce n’est pas fait, à l’entendre, l’impunité demeurera. «Quand les amendes sont arrivées pour non-port de la ceinture de sécurité, c’est à nous, les propriétaires de véhicule, que le système a imputé les amendes à payer et non aux chauffeurs fautifs. Le problème, c’est que lorsque nous avons demandé à nos chauffeurs de payer pour ces fautes commises, certains ont préféré s’en aller», note le président de la Fensci-CI. Ces chauffeurs indisciplinés vont ainsi de patron à patron pour échapper aux pénalités. Et ce sera ainsi avec le permis à points, selon M. Sylla. «Si on veut combattre l’impunité, il faut pouvoir punir les vrais coupables», souligne le transporteur.
Raphaël Tanoh