On le sait, l’Intersyndicale de l’enseignement préscolaire et primaire de Côte d’Ivoire (Iseppci) a fait partie des organisations d’enseignants qui ont secoué l’école en 2019. En 2020, la structure qui regroupe, entre autres, le virulent Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd), a décidé d’aller à la table de négociations avec les autorités, laissant ainsi l’arène sociale à des structures telles que la Coalition des syndicats du secteur éducation-formation de Côte d’Ivoire (Cosefci). Accusé d’avoir été « acheté » par le gouvernement, Bli Blé David, le secrétaire général de la Coordination des enseignants libres de Côte d’Ivoire (Colenci) et porte-parole de l’Iseppci, a répliqué ce samedi : « La ministre de l’Education nationale, Kandia Camara, ne nous a jamais donné de l’argent ». Et Bli Blé David de poursuivre : « Un syndicat va-t-en-guerre ne peut pas obtenir de résultats. Le syndicalisme qui ne privilégie pas le dialogue ne peut rien obtenir ». À l’entendre, le fait de dialoguer avec le gouvernement a permis aux instituteurs d’avoir des accords de principe sur de nombreux points. Entre autres, la finalisation des profils de carrière des enseignants du préscolaire et du primaire, le règlement de la question des conseillers Coges. « Mais les autres, qu’est-ce qu’ils ont obtenu ? C’est pour cela que nous disons que les syndicats ont besoin de se former », a préconisé M. Bli Blé. Toutefois, Bli Blé David a admis que le bilan des négociations n’a pas été satisfaisant sur tous les points. Notamment la revalorisation des indemnités de logement et la suppression des cours le mercredi. « Nous avons discuté pendant un an. Et nous pensons que sur certains points, nous avons suffisamment attendu », a rappelé le porte-parole de l’Iseppci.
Raphaël Tanoh
