Ce samedi 7 novembre 2020, des chefs traditionnels n’ont pas pu avoir accès au président Henri Konan Bédié, qui est l’objet d’une procédure judiciaire en lien avec les événements de la crise électorale du 31 octobre 2020, selon le procureur de la République, Richard Adou.
Des chefs traditionnels ont été refoulés, ce samedi 7 novembre 2020, à Cocody, alors qu’ils tentaient d’accéder au domicile de l’ancien président Henri Konan Bédié, objet de procédures judiciaires. Les têtes couronnées, venues des 11 communes du district d’Abidjan, ont été stoppées au niveau de l’église Saint-Jean, selon des témoins. L’un des agents de forces de l’ordre, postés au carrefour du lieu saint confirme l’incident, sous le couvert de l’anonymat. «Nous avons reçu des ordres dans ce sens. Aucune rencontre n’est autorisée avec celui qu’ils voulaient rencontrer. Nous leur avons demandé de se référer à la hiérarchie», confie l’agent de sécurité, vêtu en tenu de gendarmerie.
Sur l’artère menant au siège du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, la présence policière n’est pas discrète. Et à chaque carrefour, l’on peut voir au moins un véhicule militaire. Jusqu’à la résidence d’Henri Konan Bédié, à Cocody Les Ambassades.
Vendredi soir, ces chefs traditionnels avaient annoncé cette rencontre avec l’ancien allié d’Alassane Ouattara, passé à l’opposition depuis août 2018 et dont la résidence est encerclée par des soldats, depuis le 3 novembre dernier. Lors d’une conférence de presse, le procureur de la République, Richard Adou avait justifié cette présence policière, non sans insister sur le fait que l’ancien chef de l’Etat n’était ni en situation d’arrestation, encore moins en résidence surveillée.
«Ayant appris la nouvelle, les chefs traditionnels ont décidé de se rendre à la source, chez le président Bédié pour savoir ce qui se passe», a expliqué hier, Kouamé N’Goran Honoré, conseiller du chef central du district d’Abidjan, qui a pris part à cette tentative de prise de langue avec M. Bédié. «Nous avons été surpris d’avoir été chassés de cette façon par la police. Ils nous ont demandé d’adresser un courrier au ministre de la Sécurité pour avoir une autorisation», raconte-t-il. «Nous avons été surpris de l’attitude de la police», s’indigne de son côté Nana Diby Yao, chef de la délégation.
Ousmane Ouattara