Secteur éducation : comment ramener la confiance ?  

par nordsud.info
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À quelques jours de l’ouverture des négociations du comité consultatif de la Fonction publique (le 28 novembre prochain), le mercure est quelque peu retombé du côté des enseignants, qui réclament depuis le début d’année, leurs primes d’incitation. Les menaces de grèves et les discours guerriers ont laissé la place à une ouverture d’esprit. Aux mesures de ponctions et de suspensions des salaires que certains ont subis, suite à la grève de mi-octobre, il faut ajouter une division marquée au sein de cette corporation, due notamment à la bataille pour le leadership, en prélude aux prochaines élections de la Mutuelle générale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Mugefci).

« La théorie du gouffre calculé »

« Il n’y aura pas de deuxième vague, parce qu’une autre grève ne fera pas bouger les choses. Nous avons entamé une tournée à l’intérieur du pays pour sensibiliser nos bases à ce sujet », a indiqué Jérôme Ourizalé, ce jeudi à Nordsud.info. Selon le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du primaire public de Côte d’Ivoire (Saepp-ci), la réaction de l’Etat face à la dernière grève a édulcoré les ardeurs. « C’est la théorie du gouffre calculé. Lorsque que le gouffre devant vous ne cesse de s’élargir, il faut s’arrêter d’avancer », a ajouté M. Ourizalé. Le scepticisme va plus loin. « On ne voit pas comment le Chef de l’Etat pourrait accorder en ce moment une prime aux enseignants, sans tenir compte des autres corps », s’est désolé l’enseignant.

Autres revendications

Tous n’ont pas cependant la même lecture de la situation. Pour Bli Blé David, porte-parole de l’Intersyndicale de l’éducation nationale (initiatrice de la dernière grève des enseignants), la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation les a rassurés il y a quelques semaines à Grand-Bassam. Mais la confiance a été brisée, quand ils ont constaté des suspensions de salaires pour certains d’entre eux. « Nous allons observer à la fin du mois, si les salaires seront rétablis », a fait savoir  Bli Blé David. Pour lui, il s’agira d’un premier pas, pour maintenir le calme.

Rétablissement des salaires

Ensuite, le 30 novembre, il y aura une assemblée générale des enseignants. Bli Blé lie cette assemblée générale aux décisions qui seront prises au sein du comité consultatif de la Fonction publique (le 28 novembre). Toutefois, les centrales syndicales qui négocieront avec les autorités, notent qu’il sera impossible pour les enseignants de décider ce 30 novembre. « J’ignore ce qu’ils attendent, mais un Etat, quels que soient ses moyens, ne peut pas décider d’octroyer des primes, en deux jours », fait savoir Sylla Vazoumana, porte-parole de la Coordination des syndicats du secteur santé (Coordisanté), invité à la table de discussion. Pour lui, cette assemblée générale ne pourra être que pacifique. La rencontre, d’après les observateurs, dépendra plus du rétablissement des salaires suspendus, que des probables décisions du comité consultatif.

Georges Dagou

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