Suspension du salaire du mois d’octobre pour les 26 chefs de file de la grève tenue du 15-17 octobre 2024. Trois jours de ponctions de salaires pour les enseignants et membres du corps médical qui ont suivi le mot d’ordre d’arrêt de travail. Tout en durcissant le ton avec ce paquet de sanction, le gouvernement a annoncé l’analyse et la prise en compte des recommandations issues du séminaire tenu du 26 – 28 octobre 2024 dans le cadre de la reprise du dialogue social.
Le gouvernement allie ainsi le bâton et la carotte face aux revendications de certains syndicats des enseignants et des agents de santé.
« Ce n’est pas parce que le gouvernement tend la main qu’il faut prendre cela pour de la faiblesse. Il y a un cadre qui a été défini, ces sanctions ont été prises en vertu de la loi. Ils sont allés en grève illégale en connaissant les textes, il faut assumer, c’est de la responsabilité. Cette grève a été faite en violation du dialogue social. Mais malgré cela, le gouvernement accepte de discuter avec eux, oui, le gouvernement qui s’est montré ouvert au dialogue et à la négociation, oui, le gouvernement fait aussi appliquer les textes », a commenté le porte-parole du gouvernement en marge du conseil des ministres.
Ce mot d’ordre de grève, significativement adopté selon les grévistes, peu ou prou suivi à en croire le gouvernement, avait impacté la dispensation des cours et les services de santé.
Selon le porte-parole du gouvernement, les grévistes qui se sont rendus coupables d’actes de violences et de destructions de biens publics ou privés ne sont pas à l’abri des poursuites pénales qui seront enclenchées par le procureur de la république.
De plus, une procédure disciplinaire sera déclenchée la semaine prochaine à l’égard des fonctionnaires impliqués dans cette grève, a précisé le ministre de la communication, Amadou Coulibaly. La durée de la suspension de salaires des 26 meneurs principaux de la grève ainsi que d’éventuelles mesures disciplinaires pouvant aller jusqu’à la radiation des personnes mis en causes des effectifs de la fonction publiques seront décidées dans le cadre de ce mode opératoire, a-t-il révélé.
En tapant du poing sur la table vis-à-vis des fonctionnaires impliqués dans cette grève qu’il qualifie « d’illégale », le gouvernement envoie un message aux syndicats qui initieraient des actions en dehors du cadre de discussion instauré consécutivement à la trêve sociale.
Une prime incitative réclamée par les fonctionnaires est au centre de ce quiproquo entre certains syndicats et le gouvernement ivoirien.
Charles Assagba