Vaccin Covid pour l’accès aux maquis, bars: On se prépare

par NORDSUD
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Depuis l’annonce en conseil des ministres d’impliquer les maquis, bars et restaurants dans la vaccination contre la pandémie à coronavirus, l’ambiance dans ces lieux commence à changer. Reportage.

Ibiza Players, ‘‘Rue des bars’’ des Deux-Plateaux. Adibi Joël, l’un des responsables est occupé à nettoyer l’arrière-cour du bar, aménagé en maquis-restaurant. Ici, travaillent près de 10 employés, dans le bar et le maquis-restaurant. Depuis la décision du conseil des ministres d’amener le personnel de ces lieux à se faire vacciner, Adibi Joël et son équipe sont en alerte. Sur la dizaine d’employés, seul le portier a fait la piqûre. Une initiative personnelle, selon Adibi. S’il n’était pas lui-même malade en ce moment, dit-il, il serait allé se faire vacciner. «J’adhère à la décision du gouvernement de faire vacciner le personnel des bars, maquis et restaurants. En le faisant, nous donnons confiance aux clients. Je ne pourrais pas obliger quelqu’un ici à se faire vacciner contre le coronavirus, mais je peux les inciter à le faire», explique-t-il.

Préoccupante

Cependant, à la ‘‘Rue des bars’’, tout le monde n’est pas sur la même longueur d’onde. Un peu plus loin, au Black and Nigth, Mlle N’Guessan Alice, l’une des employés que nous rencontrons se dit réticente. Il n’y a que le patron du Black and Nigth, selon elle, qui semble adhérer à l’idée de se faire vacciner contre la covid-19. Il n’est pas là ce matin. «Personnellement, je ne suis pas pour le vaccin. On ne peut pas nous obliger à nous faire vacciner», indique-t-elle. Que ce soit le Brassard, à côté où la Source, la question du vaccin contre la covid-19 est loin d’être préoccupante à la ‘‘Rue des bars’’. Aucune équipe médicale n’est encore passée les voir, selon Mlle N’Guessan. Et si le vaccin devait être imposé pour eux, il n’y a pas non plus d’indication quant à la période où ce sera mis en application.

Allocodrôme

Dans le milieu, certains s’interrogent, pendant que d’autres sont totalement stoïques. C’est le cas d’Arsène Kessié, le tenancier du maquis Motéro, à Adjamé 220 logements. Depuis les affres du début de la pandémie où il avait été obligé de fermer comme de nombreux maquis, restaurants et bars, Kessié note que l’état d’esprit des ivoiriens a changé. «C’est le gouvernement seul qui s’inquiète pour le coronavirus. Aujourd’hui, dans la rue, les gens vaquent tranquillement à leurs occupations. On ne porte pas de masque, sauf dans certains endroits. Les gens ont compris que les mesures faisaient plus de mal à l’économie. C’est pour cela que je pense que le gouvernement ne pourra pas obliger le personnel des maquis et bars à se faire vacciner. C’est juste une proposition. Ceux qui veulent le faire, le feront», résume le jeune homme. À l’Allocodrôme de Cocody également, c’est la même ambiance. Ici, les responsables des restaurants et des maquis sont au courant des décisions prises au conseil des ministres. Pour la plupart, c’est une bonne idée, dans la mesure où le vaccin sauvera de nombreuses vies. La seule chose qu’ils demandent, c’est que leurs clients ne soient jamais soumis à des ‘‘pass sanitaires’’, car ce n’est pas bon pour les affaires.

Restaurant

Au total, le district d’Abidjan compte 43 000 maquis. Ce sont environ 2 000 bars et boîtes de nuits qui sont implantés sur l’ensemble du territoire national. Parmi les personnes qui fréquentent ces lieux, il y a les artistes chanteurs. Koné Ibrahima Kalilou dit Fadal Dey, président de l’Union pour le progrès des artistes de Côte d’Ivoire (Upaci) se dit favorable aux vaccins dans ces lieux. «Mais il faut faire en sorte qu’on n’oblige personne à le faire», explique l’artiste joint par Nord-Sud. Et Fadal Dey d’ajouter : «le virus est une réalité. En même temps nous connaissons les difficultés de ce secteur ».

Le ministère de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle a eu une réunion ce vendredi avec les responsables du secteur, qui avaient à leur tête, Gnahoua Josué, président de l’Association des tenanciers de maquis, bars et restaurants. Joint par Nord-Sud également, Gnahoua Josué a démontré son soutien sans failles au gouvernement. «Nous allons organiser une conférence de presse pour amener le personnel des maquis, bars et restaurants à se faire vacciner. Mais nous prévenons les autorités que le vaccin reste très controversé. Il faut aller doucement», explique-t-il.

Raphaël Tanoh

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