Voici pourquoi Ben Souk a été arrêté à Bamako

par NORDSUD
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Un récit digne d’un polar. Selon le communiqué produit par la communication de Guillaume Soro, l’ancien président du parlement ivoirien, un de ses collaborateurs, en l’occurrence Sess Soukou Mohamed dit Ben Souk aurait été «kidnappé» à Bamako, au Mali, par des inconnus, le mardi 10 août 2021.

L’ancien député-maire de Dabou aurait été enlevé en pleine rue à Bamako par quatre hommes encagoulés et habillés en tenue civile.

Les vraies raisons

Selon des sources concordantes proches des services de renseignements, il s’agit d’une arrestation en bonne et due forme initiée et menée par la coopération entre les armées maliennes et ivoiriennes dans le cadre de la prévention du terrorisme.

Il pèse sur lui de très fortes présomptions de manœuvres visant des recrutements de combattants aux frontières ivoiro-maliennes.

De même, Ben Souk était étroitement surveillé par les deux armées en raison de contacts présumés avec des mouvements djihadistes. Toujours dans le but de recruter pour déstabiliser.

Les mêmes sources confirment que l’ancien député-maire de Dabou devrait, en principe, être rapatrié à Abidjan pour y être remis aux autorités ivoiriennes compétentes.

Par ailleurs, il faut rappeler que Ben Souk a été condamné par contumace le 23 juin 2021 à 20 ans de prison, par la Cour d’Assises d’Abidjan, en même temps que Guillaume Soro et 18 de ses co-accusés pour atteinte à la sûreté de l’Etat.

A la recherche d’une base arrière

Depuis son retour manqué à Abidjan le 23 décembre 2019, Guillaume Soro et «son gouvernement en exil» recherche une base arrière pour préparer et y adosser leurs menées subversives contre la Côte d’Ivoire et le régime en place.

Parti d’Abidjan fin 2019, Ben Souk a fait plusieurs allers et retours à Paris avant de se fixer à Bamako après la chute d’Ibrahim Boubacar Kéïta le 18 août 2020.

Guillaume Soro et ses compagnons espéraient bâtir une relation d’intérêt et de confiance avec la junte militaire d’Assimi Goïta pour déstabiliser Abidjan.

Ils espéraient même que Bamako aurait pu servir de nouvelle terre d’exil, après Paris et l’Europe, plus rudes. Ben Souk séjournait dans la capitale malienne un peu en «éclaireur».

Le changement de cap diplomatique

Ce que Soro et son équipe ignorent, c’est que les choses ont radicalement changé. Abidjan et Bamako, raison d’Etat oblige, ont resserré leurs ponts diplomatiques, économiques et sécuritaires.

Signes visibles : Le 4 août 2021, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération, Abdoulaye Diop, était porteur d’un message d’amitié, de solidarité et de fraternité du Président de la transition et chef de l’État du Mali, Assimi Goïta, à son ainé, le Président Alassane Ouattara.

Le chef de la diplomatie malienne est donc venu saluer les efforts et les conseils du Président Alassane Ouattara, pour apaiser la situation que le Mali a traversée. Un autre signe de cette détente, c’est la participation en grande pompe du Premier ministre Choguel Maïga au 27ème congrès de l’Union postale universelle (UPU) qui se tient dans la capitale économique ivoirienne.

Lui aussi était également porteur d’un message du président malien à son homologue ivoirien Alassane Ouattara.

 Ceci explique-t-il cela ? En tout cas, il est clair qu’après les attaques terroristes de Kafolo et de Téhini, la coopération militaire entre les deux pays s’est raffermie. L’arrestation de Ben Souk est un signal qui s’inscrit dans cette nouvelle doctrine.

Bakayoko Youssouf

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