La candidate du Mouvement des Générations Capables (MGC), Simone Ehivet Gbagbo, a animé ce mardi 7 octobre 2025, une conférence de presse à la Maison de la Presse au Plateau, en présence de nombreux journalistes ivoiriens et étrangers. L’ancienne Première dame y a présenté les trois piliers majeurs de son programme bâti autour de la réconciliation, la transformation et la souveraineté.
Abordant la question de la réconciliation nationale, Simone Ehivet Gbagbo a estimé que celle-ci n’a jamais véritablement démarré depuis la crise post-électorale. Selon elle, « la crise ivoirienne a duré de 2002 à 2011, et depuis 2011, le pouvoir a eu tout le temps nécessaire pour mener la réconciliation et procéder aux réparations ». Elle a regretté que les travaux initiés par le Premier ministre Charles Konan Banny dans le cadre de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) soient restés « dans les tiroirs, sans suite concrète ».
Le deuxième axe, la transformation, concerne selon la candidate une refondation en profondeur du système éducatif et économique. « Il faut restructurer l’école. Aujourd’hui, l’enseignement général est trop valorisé, alors que l’enseignement technique et professionnel est négligé », a-t-elle expliqué.
Elle a pris pour exemple la filière du cajou, dont les producteurs, selon elle, « ignorent encore les multiples possibilités de transformation locale ». Cette méconnaissance freine la création de valeur ajoutée et l’industrialisation du pays.
Quant à la souveraineté, Simone Ehivet Gbagbo a précisé qu’elle ne signifie pas un repli sur soi, mais la capacité pour un État de choisir librement ses alliances et de prendre des décisions dans l’intérêt de son peuple.
Elle a également insisté sur le rôle central de la jeunesse, qu’elle souhaite impliquer dans la consolidation de la Nation à travers le service civique et le service militaire, outils d’unité et de discipline nationale.
Interrogée sur la situation politique, la présidente du MGC a exprimé son regret quant à l’exclusion de plusieurs acteurs majeurs de la liste électorale, notamment Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam. « Laurent Gbagbo a été condamné uniquement pour écarter un adversaire politique, tout comme Tidjane Thiam. C’est injuste, mais il faut être pragmatique », a-t-elle préconisé.
Évoquant la présidentielle à venir, Simone Ehivet Gbagbo a affirmé ne pas croire à une victoire du pouvoir dès le premier tour, contrairement à ce qu’annonce la coalition au pouvoir.
La candidate a profité de l’occasion pour lancer un appel à la mobilisation de tous les électeurs. « Il faut aller voter massivement pour couvrir toutes les imperfections de la liste électorale », a-t-elle exhorté.
Elle a enfin promis que, si elle est élue, elle organisera un véritable dialogue politique pour restaurer la confiance entre les différentes forces vives de la nation.
BN
