Dans cet entretien, Alain Gnayoro, responsable prévisionniste à la Société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et météorologique (Sodexam), abord la délicate question de la prévention des catastrophes en Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire a connu des crues cette année et l’année dernière, poussant des populations à se déplacer. Existe-t-il un dispositif d’alerte pour pouvoir prévenir ce genre de situation ?
Le projet Paru (Projet d’assainissement et de résilience urbaine) a été créé dans ce sens. Grace à Paru, nous avons mis en place un dispositif de prévention des catastrophes. Pour l’instant, nous en sommes au stade de projet. Mais c’est une organisation qui fonctionne avec l’Office national de la protection civile (Onpc) et le Centre d’information et de communication gouvernementale (Cicg). Dans la pratique, la Sodexam informe de la catastrophe à venir, le Cicg se charge d’alerter la population et l’Onpc gère le volet sensibilisation et intervention sur le terrain. Voilà ce que nous sommes en train de préparer contre les catastrophes, notamment les crues d’eau.
Ce dispositif d’alerte est-il pleinement fonctionnel ?
Nous en sommes encore à la phase de préparation.
Pourquoi un tel dispositif n’était-il pas déjà là en Côte d’Ivoire ?
L’expertise était là, seulement en termes de technologie, il fallait du matériel, un centre de contrôle, qui exige des bâtiments équipés.
Dans combien de temps, la Côte d’Ivoire pourra-t-elle enfin se targuer de disposer d’un dispositif de prévention des catastrophes qui soit complet ?
La mise en place de tout ce système s’étendra sur 3 à 5 ans. Comme je l’ai dit, c’est dans le cadre d’un projet que nous expérimentons cela. Lorsqu’il sera fin prêt, nous serons capables de prévenir les catastrophes telles que les crues d’eau, de sensibiliser et d’évacuer les populations, avant que des drames ne surviennent.
Les Abidjanais connaissent des pluies ces temps-ci, mais aussi de la chaleur. À quelle étape de la saison sommes-nous ?
Nous sommes pratiquement à la fin de la petite saison des pluies. Mais, comme c’est le littoral, nous assisterons encore à quelques averses. L’harmattan a commencé au Nord. C’est le début de la saison sèche, dans la bande centrale. Nous allons dans ce mois assister à des vents secs, suivis de poussière, qui vont toucher progressivement Abidjan. L’harmattan va descendre plus vite que d’habitude dans la capitale.
Comment les Abidjanais sont censés vivre cela ?
Cela sera marqué par du brouillard, qui laissera de la saleté sur les voitures, les vitres, etc. C’est aussi une période de poussière, qui va rester longtemps dans l’air. Sur les routes, la visibilité sera obstruée par moments, à cause de la poussière. Cela doit donc être un moment pour les conducteurs de faire très attention. Il faudra se préparer comme d’habitude à une période de grippe.
Que pouvez-vous donner comme conseil sur cette période ?
Pour cette grande saison sèche il faudra se protéger. Pour les populations, il faut songer à enduire le corps de pommade, pour éviter que la peau sèche. Il faut faire les vaccinations contre notamment les méningites, qui sont transportées par les poussières. Nous avons beaucoup de brumes sèches pendant cette période, où il y a une quantité de poussières qui rendent le ciel orange. Il faut éviter de se promener, pour éviter justement les rhumes, la toux.
Interview réalisée par Raphaël Tanoh