Campagne législative 2021: Pari gagné pour la Côte d’Ivoire

par NORDSUD
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Alors que beaucoup appréhendaient des violences, la campagne électorale pour les législatives du 6 mars s’est terminée dans une bonne ambiance.

Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) a terminé sa campagne hier dans la liesse, à Abobo, à Bouaké, à Korhogo. Pour le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda), cette étape s’est achevée avec des promesses de victoire à Yamoussoukro, à Cocody, à Daoukro. Tandis que le Front populaire ivoirien (FPI) terminait cette journée du 4 mars à Yopougon, à Bongouanou, à Divo dans un esprit de reconquête.

Comme souhaité par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, lors de l’investiture des candidats de son parti, il n’y a eu aucune bavure, pas de propos haineux ni d’insulte. C’est dans la sobriété et le respect mutuel que cette campagne législative, qui a débuté le 26 février dernier, s’est achevée le 4 mars à minuit. Les observateurs sont unanimes : c’est ainsi que devraient se dérouler toutes les campagnes électorales en Côte d’Ivoire. 

«Nous avons sillonné le pays avant le début de la campagne pour sensibiliser la population à la paix et à la cohésion sociale. Nous leur avons même appris à voter», explique Souleymane Fofana, Coordonnateur général du Regroupement des acteurs ivoiriens des droits humains (Raidh). Un travail de terrain qui a été rendu possible grâce à l’aide des partenaires techniques comme le Programme des nations unies pour le développement (Pnud).

Zone rouge

L’un des faits qui symbolise cette campagne, selon Souleymane Fofana, c’est l’ambiance qui a eu lieu à Divo. «Divo était classée dans la zone rouge, c’est-à-dire, l’une des villes où les tensions étaient susceptibles d’avoir lieu pendant cette campagne», explique le responsable du Raidh. C’est dans cette ville que lui et son équipe terminent donc la sensibilisation. Pourtant, fait-il savoir, l’esprit à Divo était bon enfant. «Il y a des quartiers hostiles où il n’est pas question pour un candidat ‘‘indésirable’’ d’aller faire campagne. Mais jusqu’à 22 heures, ce jeudi, les candidats ont fait campagne partout où ils le voulaient. C’est le signe que cette campagne s’est assez bien déroulée», se réjouit M. Fofana.

Le seul mot d’ordre lancé par les candidats partout en Côte d’Ivoire a été le vote. La mobilisation des militants le 6 mars pour la victoire de leurs leaders. Avec le suspens à la clé, ces législatives présentent tous les attributs d’une élections légitime, inclusive et constructive pour le pays. Chacun y voit l’ultime épreuve à passer.

Pour le Rhdp, par exemple, ce vote sera celui de la confirmation. Après avoir boycotté la présidentielle d’octobre 2020, l’opposition veut le contrôle de l’hémicycle. Ainsi, au Pdci-Rda, ce serait une belle revanche. Avec une victoire, au sein du FPI, l’idée de reconquête des territoires perdus en 2016, serait allée au bout. «C’est de bonne guerre», note le Raidh. Pour Séraphin Yao Kouadio, député sortant de Dimbokro, peu importe l’issue, ce scrutin doit permettre au pays de tourner la page, parce qu’il a mobilisé toutes les forces vives du pays.

1 700 candidats en course

«Dans les années 2000, le RDR avait boycotté les élections. En 2011 et 2016, le FPI les a boycottées. Cette fois-ci, tous les partis politiques sont là», explique-t-il. Du point de vue de Magloire Danin, député sortant de la circonscription de Bin-Houin, tous les candidats ont leur chance. Avec l’état d’esprit qu’il y a eu, à l’entendre, seul le travail de terrain paiera.  255 sièges pour un peu plus de 1 700 candidats en lice. Que le meilleur gagne !

Alors que le vote du 6 mars se profile à l’horizon, ce que les Ivoiriens attendent par-delà tout le reste, c’est l’atmosphère dans laquelle les résultats de ce scrutin seront acceptés.

«Nous avons sillonné les QG des candidats pour leur dire félicitation, pour la manière dont ils ont battu campagne. Nous leur avons dit de continuer dans ce sens. Ce que nous attendons maintenant, c’est la proclamation des résultats. Il ne faudrait pas que tous les efforts faits par les uns et les autres soient gâchés par la contestation des résultats de part et d’autre. Les militants ne font que ce que les leaders de partis politiques leur demandent de faire», termine le Raidh. C’est aussi une prière de la part de tous les Ivoiriens.

Raphaël Tanoh

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