Le Ghana a mal à sa démocratie. Tenue dans la nuit du mercredi 6 au jeudi 7 janvier, la plénière des parlementaires en vue de l’élection du nouveau président de l’assemblée nationale a été émaillée de scènes de violences entre les députés du pouvoir et ceux de l’opposition.
Le mercure est monté d’un cran suite aux désaccords sur le mode opératoire de l’élection. Le parti de la majorité, le Nouveau parti patriotique (NPP), voulait que le vote soit transparent alors que l’opposition, le Congrès national démocratique (NDC), a insisté pour un vote secret.
Au bout du compte, un député de l’opposition, NDC, a été finalement élu avec 138 voix contre 136 pour le candidat du NPP, la formation du président Nana Akufo-Addo.
C’est donc un Parlement hautement divisé. Chaque camp dispose de 137 députés élus sur les 275 sièges. Ce qui a donné lieu à une grande tension. Il y a également eu des scènes ahurissantes, comme celle d’une députée du camp du pouvoir filmée en train de s’asseoir sur les genoux de son homologue de l’opposition, car celui-ci était assis de son côté, du côté de la majorité. La régulation de cette situation calamiteuse aura nécessité une intervention de l’armée ghanéenne.
Farouchement opposés à la présence de ces derniers, les parlementaires de l’opposition évoquaient une honte pour la démocratie ghanéenne. «C’est une entorse totale à la loi», s’est indigné Kwame Twumasi Ampofo, député du NDC, cité par plusieurs médias locaux.
«Quand bien même il y aurait des problèmes de sécurité, l’armée n’a pas sa place dans la Chambre. Nous protestions (contre la tentative de vol des bulletins) mais nous n’étions pas violents», assure-t-il.
Ces événements coïncident avec l’investiture, ce jeudi, du président Nana Akufo-Addo, pour un deuxième mandat, après sa victoire aux élections du 7 décembre 2020.
Charles Assagba