Il est évident, selon plusieurs observateurs, que les militaires chercheront à peser sur les futures échéances électorales, probables au Mali. La militarisation de la transition pose la question de la volonté réelle des militaires, et donc de la stratégie politique.
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Les militaires ont-ils la volonté d’organiser des élections transparentes en vue d’un retour du pouvoir politique aux civils comme convenu avec la Cedeao ?
La nomination comme gouverneurs de 13 militaires sur 20 nouveaux à la tête des régions – tous proches du désormais président Assimi Goïta – illustre cette militarisation de la transition, quand on sait le rôle que jouent les gouverneurs de région dans l’organisation des élections. Au Mali, le gouverneur de région est le représentant du pouvoir central. C’est un homme clé à l’intérieur du pays. À Gao et Taoudeni, deux régions du nord du pays, ou encore à Mopti, au centre, des militaires sont à la tête des régions.
Suite au nouveau découpage régional, le nombre de régions maliennes est passé de 15 à 20. 13 militaires proches d’Assimi Goïta, homme fort de la junte, ont été nommés à la place de civils pour diriger la plupart des régions.
La communauté internationale, en voulant confier à cette transition des réformes nécessitant une révision constitutionnelle, risque de renforcer la position des militaires. Or, tous les experts sont unanimes sur le fait que la crise au Sahel est avant tout une crise sociopolitique avant d’être militaire.
Bakayoko Youssouf