C’était un véritable test, avant la présidentielle de 2025. Ces élections municipales et régionales auront déterminé le poids des différentes chapelles politiques en Côte d’Ivoire. Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp): 123 communes / 201, soit 61% de mairies ; 25 régions / 31, soit 80% de présidents des conseils régionaux. Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci): 22 communes / 201, soit 10% de mairies; 3 régions / 31 soit 1,4% de président des conseils régionaux. Parti des peuples africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI) : 2 communes/ 201 (0,9% de mairies) et 0 régions /. Pdci/Ppaci : 10 communes/ 201 (4,9% de mairies); 1 région/ 31 : 0,4% de présidents des conseils régionaux. ndépendants : 41 communes/ 201, soit 20% de mairies, 1 région/ 31, soit 0,4% de présidents des conseils régionaux. Ces résultats ont été donnés sans ceux des communes de Sanhala et de Kouibli et sans le Guemon, à cause des certains incidents. Mais cela ne change rien à la situation.
L’opposition à la dérive
Les chiffres montrent clairement une débâcle de l’opposition ivoirienne, qui compte pourtant deux grands partis politiques (le Pdci et le PPA-CI). En 2018, ils avaient obtenu 52 communes dont 50 pour le Pdci, 2 pour le Front populaire ivoirien (FPI), avec un PPA-CI aux abonnés absents. Mais c’était déjà mieux. A l’aune des municipales de 2023, l’addition des postes ravis par l’opposition équivaut à 34. Un grand recul. 7 sièges de moins que les mairies raflées par les indépendants et 89 postes municipaux de moins que le parti au pouvoir. En termes de régions, en 2023, l’opposition se contente de seulement 4, pendant que le Rhdp en ratisse 25. Soit 21 régions de plus que les partis antagonistes.
Les raisons de cette débâcle ? Les politologues attribuent cela à plusieurs facteurs. D’abord, la puissance du parti au pouvoir. « Nous pouvons citer les facteurs d’ordre national et ceux qui sont propres à la localité. Il faut savoir que ces élections sont un moyen pour les populations d’apprécier le bilan à mi-mandat de nos dirigeants. Et le fait que le Rhdp ait fait de bons scores explique qu’elles adhèrent à sa politique et veut jouir de cette embelli », explique le politologue Kuyo Gayet Landry. Selon lui, le Rhdp, a « eu cette intelligence de proposer des personnes avec un ancrage solide dans les zones qui ne lui étaient pas acquis ». Il cite notamment Mamadou Touré, dans le Haut-Sassandra, Anne-Désirée Ouloto, dans le Cavaly, Adama Bictogo à Yopougon. « Ils sont en contact avec les populations et ils travaillent », note-t-il. Et Kuyo de saluer le génie du parti au pouvoir : « Le Rhdp a démontré qu’il n’est pas seulement un parti du Nord. Il s’est diversifié ».
Pour ce qui est de l’opposition, c’est le manque de leadership qui a été mis en avant. « Nous avons vu avec les résultats de cette élection, la faiblesse de l’opposition, avec un Pdci qui a perdu beaucoup, par rapport 2018. Il y a une gauche qui n’existe plus. La faute à des divisions en interne. Il lui faut apprécier ces résultats comme étant la réponse que les Ivoiriens lui donnent », indique l’expert.
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Charles Assagba