Ces élections régionales ont été une descente aux enfers pour Pascal Affi N’Guessan. Le président sortant du Conseil régional du Moronou a essuyé un cuisant échec, malgré son alliance avec le Rassemblement des houpouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Avec 37,23% des voix glanées, selon les résultats de l’élection régionale du 2 septembre, le Président du Front populaire ivoirien (FPI), s’est incliné devant Aka Amenan Véronique. Anciennement au gouvernail de cette région(2013-2018), la candidate du parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) aura tenu sa revanche contre son successeur du quinquennat précédent, en engrangeant 61,32% des voix. Un score sans appel. Ainsi, après 4 mois d’union, le couple FPI-Rhdp n’aura pas produit les fruits escomptés pour M. Affi.
Derrière cet échec, c’est surtout une débâcle pour le FPI qui sort bredouille de ces élections. Par ricochet, les indicateurs autour de l’avenir de son alliance avec le parti au pouvoir, passent au rouge. Entre le 2 mai 2023, date de signature de l’accord et le 2 septembre (avec l’issue des élections régionales) le FPI et Affi N’guessan ont connu l’ascenseur émotionnel. L’espoir de détenir des postes de conseillers municipaux en vue de faire vivre le parti s’est volatilisé, avec la défaite du lion du Moronou aux régionales.
En acceptant de jouer les seconds rôles au profit des candidats du Rhdp, le FPI a-t-il fait baisser son capital électoral ? Pourtant, le Moronou est l’unique circonscription électorale où le candidat du Rhdp a été effacé au profit d’un impétrant du FPI, en l’occurrence Affi N’guessan lui-même. À l’heure du bilan, l’apport du FPI à la victoire éclatante du Rhdp à ces scrutins est nul. Alors, quel avenir politique pour ce parti ?
Ayant franchi le Rubicon avec le PPA-CI, un rétropédalage semble impossible. Les autres options seraient de faire la politique de l’autruche et de rester aux crochets du Rhdp. Et pourquoi ne pas faire équipe avec des partis comme le Mouvement des générations capables (MGC) de Simone Gbagbo ou le Congrès Panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) de Charles Blé Goudé ? Ça reste à voir pour le FPI, qui lutte aujourd’hui pour sa survie.
Charles Assagba