À cinq mois de l’élection présidentielle, le gouvernement ivoirien se trouve face à une montée des discours politiques tendus. Le porte-parole du gouvernement, Amadou Koné, a réagi fermement aux accusations de propos belliqueux et aux appels à la négociation de l’opposition, marquant clairement la position de l’exécutif face à la politique de tensions et de divisions.
Répondant aux questions des journalistes ce mercredi 12 mars, le ministre Amadou Koné, a réaffirmé que le RHDP rejette avec force les « prétendus propos belliqueux » qu’on voudrait lui imputer à l’approche de l’élection présidentielle. En réponse à des accusations émanant de différentes chapelles politiques, il a souligné que de telles déclarations ne viendraient que raviver des divisions inutiles et dangereuses pour le pays. Selon lui, à cinq mois de l’élection, l’important est de garantir une atmosphère de paix et de dialogue pour l’avenir du pays. Amadou Koné a notamment dénoncé certains leaders politiques qui, selon lui, cherchent à raviver des tensions pour des intérêts partisans, oubliant la stabilité de la Côte d’Ivoire. Ce positionnement appelle également à une plus grande responsabilité des acteurs politiques, soulignant que le pays ne doit pas se laisser entraîner dans une spirale de discours incendiaires qui risquent de le ramener aux crises passées. En s’opposant clairement à ces dérives, le gouvernement appelle à une mobilisation nationale pour la paix, un message réitéré à travers le porte-parole, qui évoque une nécessité de se détourner des divisions et de « penser au bien-être de la nation » en cette période préélectorale.
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Courrier de Simone Gbagbo au gouvernement : La réaction d’Amadou Koné
La question de la négociation avec l’opposition a été portée sur la table par Simone Gbagbo, nouvelle figure de la coalition CAP-Côte d’Ivoire. La demande formulée par l’ancienne Première Dame d’un dialogue inclusif a suscité une réponse tout aussi ferme de la part du gouvernement. Amadou Koné a rappelé que l’opposition, en tant qu’acteur clé du système politique ivoirien, a déjà des espaces institutionnels où ses préoccupations peuvent être entendues. Il a notamment fait référence au cadre permanent de discussions, un espace où les partis d’opposition ont déjà pris part à des échanges sur la gouvernance politique. Amadou Koné a insisté sur le respect de ces institutions et a rappelé que ce cadre a permis des avancées concrètes pour la stabilité du pays. Si le gouvernement n’est pas hostile à la discussion, il a cependant précisé que l’opposition ne doit pas se mettre en position de force pour imposer une négociation sous ses propres règles. Ce message implicite semble être un avertissement clair : la Côte d’Ivoire est une république qui fonctionne sur des bases institutionnelles solides, et toute tentative d’imposer un dialogue à des conditions unilatérales risque de déstabiliser l’ordre républicain.
Armand BLEDOU