Quand les pro-Gbagbo appelaient à ne pas s’inscrire sur la liste électorale

par NORDSUD
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Une bonne partie de l’opposition n’a eu de cesse que d’appeler au boycott de l’opération d’inscription sur la liste électorale en 2018.

La plateforme de l’opposition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), proche de Laurent Gbagbo qui jugeait la Commission électorale indépendante (CEI) “illégale et illégitime”, avait clairement appelé “les Ivoiriens” à ne pas se faire “enrôler” sur la liste électorale.

La frange du Front populaire ivoirien (FPI), conduite par Aboudramane Sangaré (décédé le 3 novembre 2018) avait également appelé ses partisans à “faire barrage’’ à cette opération de révision des listes électorales (RLE).

La RLE qui s’est déroulée du 18 au 24 juin 2018 visait près de trois millions de nouveaux électeurs, ce qui devrait porter la population électorale à 6,75 millions, sur une population générale estimée à 25 millions d’habitants.

À cet effet, 10 500 centres d’enrôlement ont été ouverts, dans l’ensemble des 33 régions, 108 départements et 509 sous-préfectures.

La révision de la liste électorale comprend les opérations d’actualisation des données personnelles des électeurs, l’inscription de nouveaux requérants et la radiation des personnes décédées ou privées de leurs droits civiques.

Au terme de deux semaines de recensement, le nombre total de personnes qui ont visité les 10 580 lieux d’enrôlement ouverts était de 915 801.

Le gouvernement avait déploré l’effort que l’opposition s’était donné pour empêcher les citoyens de se faire enrôler.

“On ne peut pas denier ce droit aux Ivoiriens (…) Ce n’est pas à moi de donner des conseils à ces gens (opposition, Ndlr) qui ont une large expérience de ce qu’il se passe en Côte d’Ivoire (…) Je les laisse à leurs responsabilités’’, avait déclaré le porte-parole du gouvernement d’alors, Bruno Koné, lors de sa traditionnelle conférence de presse après le conseil des ministres.

En revanche, conscients que le pouvoir s’acquiert par les urnes, plusieurs partis ont appelé leurs militants à s’enrôler sur la liste.

Le Rassemblement des républicains (RDR) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ont multiplié les visites sur le terrain pour appeler leurs militants à s’approprier cette opération.

Liberté pour la démocratie (Lider), le parti de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, et l’Union républicaine pour la démocratie (URD) de l’ex-ministre Danielle Boni-Claverie se sont dit “opposés’’ à l’appel au boycott de l’enrôlement électoral lancé par EDS.

L’autre tendance du Front populaire ivoirien (FPI), conduite par Pascal Affi N’Guessan et le Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPP), Gnonzié Ouattara, avaient eux aussi, contrairement à EDS, appelé les Ivoiriens à se faire enrôler.

L’appel au boycott des partisans de Laurent Gbagbo avait pour résultat de maintenir une partie des Ivoiriens hors du jeu politique. Comment voter aujourd’hui ou être élu si l’on ne figure pas sur la liste électorale ?

C’est simplement à cette interrogation que doivent d’abord répondre Assoa Adou et autres avant de pronostiquer une victoire de l’opposition lors des législatives du 6 mars 2021.

Ils avaient certainement oublié que la liste électorale est d’une importance capitale dans tout processus électoral.

Son boycottage en 2018 va s’avérer bientôt contre-productif pour l’opposition, surtout proche de Laurent Gbagbo.

Bakayoko Youssouf

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