Sénégal : Bassirou Diomaye Faye dissout le Parlement

par nordsud.info
Publié: Dernière mise à jour le 41 vues

Ce ne fut pas une surprise pour les Sénégalais. En effet, l’annonce de la dissolution de l’Assemblée était attendue suite à la double menace permanente de paralysie de l’action gouvernementale et de motion de censure qu’agitait l’opposition, faute d’une confortable majorité parlementaire.  

Lors d’une courte allocution à la télévision nationale ce jeudi nuit, le Chef de l’État sénégalais a annoncé certainement, la première décision historique son mandat politique. « …. Je dissous l’Assemblée nationale pour demander au peuple souverain les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise. Aujourd’hui, plus que jamais, l’heure est venue d’ouvrir une nouvelle temporalité à notre quinquennat… Le gage d’une collaboration franche avec la majorité parlementaire était une illusion, celle-ci ayant décidé d’entretenir le culte du blocage… » En clair, Bassirou Diomaye Faye a besoin d’une confortable majorité au Parlement pour mener à bien, son « programme de rupture » promis aux Sénégalais.

Sa formation des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) ne réunissait que 23 députés et au maximum une quarantaine au total avec ses alliés de la coalition Yewwi Askan Wi. Insuffisant donc pour mener son ambitieux programme de « transformation systémique » pour lequel les Sénégalais ont voté face au précédent pouvoir.

Sonko échappe de justesse à une motion de censure

C’est ce vendredi 13 septembre que son Premier Ministre était censé prononcer devant le Parlement, son Discours de Politique Générale. Le pouvoir sénégalais ayant pris très au sérieux les nombreuses menaces d’une motion de censure que faisait planer l’opposition sur le Gouvernement Sonko, a préféré utiliser cette disposition constitutionnelle pour éviter ce piège. Espérant se donner les chances d’une confortable majorité, à la suite d’élections anticipées, qui se tiendront, le 17 novembre prochain. Ce que certains Sénégalais, vivant à Abidjan ont qualifié de « manœuvre politicienne », promettant au nouveau pouvoir « une belle revanche dans les urnes. »

Pour rappel, le Gouvernement Sonko avait déjà essuyé plusieurs semaines auparavant, des blocages. L’opposition avait boycotté le débat d’orientation budgétaire. Conséquence, il sera purement et simplement annulé. La suppression du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) ainsi que le Conseil économique, social et environnemental, jugés « budgétivores » par le nouveau pouvoir, a été bonnement recalée. Joint à Dakar quelques heures après heures après l’annonce du Président sénégalais, l’universitaire Maman DIOP, estime que « dans tous les cas, c’était la seule voie de salut qui s’offrait à ce pouvoir, porté par une fougue d’actions et de réformes à l’allure panafricaniste et révolutionnaire. Pour réaliser ses promesses de campagne. Il ne faut pas l’oublier la paire Faye-Sonko est portée par un grand espoir de renouveau… Ces deux amis sont donc condamnés à réussir. Cette dissolution, est donc le prix à payer à la promesse risquée de changement. » Dans un peu plus de deux mois, il faudra tenir le pari de s’offrir une confortable majorité aux prochaines législatives. Rien n’est moins sûr…

Ange Hermann GNANIH

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