C’est une guerre de communication par canaux de communications interposées qui met aux prises le Gouvernement ivoirien et l’ex-Premier ministre, Guillaume Soro. Premier membre du gouvernement à porter la réplique à l’adresse de l’ancien président de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Général Vagondo Diomandé, interviewé par TV5, a joué la carte du message diplomatique et du politiquement correct. « Guillaume Soro est un Ivoirien comme un autre, son retour en Côte d’Ivoire dépend de lui. Personne ne l’a jamais empêché d’entrer en Côte d’Ivoire. Cela n’appelle aucun commentaire particulier de ma part », a-t-il coupé court. Brisant le silence dans lequel il s’est muré depuis plusieurs mois, l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro est apparu amaigri dans une vidéo publiée sur son compte Facebook, en date du 13 novembre 2023. Le président de Générations des peuples solidaires (GPS) y avait annoncé son come-back sine die en Côte d’Ivoire. Dans un communiqué, Guillaume Soro a en effet pointé le doigt accusateur vers le chef de l’Etat relativement à sa présumée interpellation en Turquie autour de laquelle, il avait unilatéralement embouché la trompette. Une présumée chasse à la sorcière dont le ministre de la Sécurité dit avoir une ignorance crasse. « Vous le dites bien, Guillaume Soro a déclaré, je lui laisse la responsabilité entière de ses propos. Je n’en suis pas informé », a-t-il répondu aux interrogations sur une tentative d’arrestation de l’exilé. Brandi comme un épouvantail, le spectre du retour annoncé de l’ancien Chef du gouvernement plane comme une épée de Damoclès sur la sécurité et la quiétude du climat sociopolitique, de l’œil de nombres d’observateurs. A ce sujet, le premier gendarme de la sécurité ivoirienne reste de marbre et droit dans ses bottes. « Il ne s’agit pas de craindre le retour d’un tel qui vient dans son pays, cela n’appelle aucun commentaire particulier de la part du ministre de la sécurité que je suis », a-t-il révélé. Prenant dorénavant ses quartiers au Niger, à en croire l’une de ses récentes déclarations à la sortie d’un tête-à-tête avec l’actuel homme fort de la transition nigérienne, Guillaume Soro est en rupture de ban avec Abidjan et a écopé de peines de prison prononcées par la justice ivoirienne. Une chape de plomb qui corse l’équation de son retour.
Charles Assagba