Voilà plusieurs mois que des tensions sont perceptibles entre les mercenaires de Wagner et certains militaires maliens, qui n’apprécient guère de recevoir des ordres de ces étrangers. Le mardi 27 septembre, dans la matinée, elles ont dégénéré dans l’enceinte du camp militaire d’Ansongo, dans le nord-est du pays, où cohabitent les Forces armées maliennes (Fama) et leurs supplétifs de la société militaire privée russe.Selon nos informations, sur place, les soldats maliens acceptent de moins en moins les règles qui leur sont données par les hommes de Wagner – et notamment celle qui consiste à leur prendre régulièrement leurs téléphones. Ce mardi matin, l’un d’entre eux a refusé de donner le sien à un mercenaire. Le ton est alors vite monté puis une violente bagarre a éclaté : des armes ont été dégainées et des coups de feu ont été tirés, le tout devant de nombreux témoins. Bilan : deux morts dans les rangs des Fama et neuf blessés, dont un membre de Wagner et des civils qui étaient présents dans le camp.
Rappelons que ces soldats russes patrouillent bien avec les Fama, participent à des actions de combat et occupent les emprises françaises remises à Bamako à la fin de l’année 2021 comme celle de Tombouctou.
Et leur implication dans le massacre du 2 mars 2022 semble attestée par la Minusma, affirme l’hebdomadaire Jeune Afrique qui a pu consulter son enquête avant qu’elle ne soit rendue publique.
En réponse à cette accusation, l’armée malienne avait catégoriquement démenti ces informations, jugeant qu’elles étaient « de nature à jeter le discrédit sur les Fama ».
(Source : JA)