Il est des moments où le droit international a la faculté extraordinaire de faire tomber les masques. Les réactions aux mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) le 21 novembre contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, furent l’un d’eux. Les deux hommes sont aujourd’hui suspects de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis à Gaza, mais dans un communiqué diffusé mercredi, le ministère français des Affaires étrangères a estimé que si le Premier ministre israélien devait se présenter sur le sol français, et que la CPI lui demandait d’exécuter le mandat d’arrêt, et donc de l’arrêter, Paris prendrait en considération son immunité diplomatique.
« Faute morale », « capitulation honteuse », « lecture opportuniste » du droit international… La position française a suscité des réactions en cascade. Depuis l’émission des mandats d’arrêt le 21 novembre, on reprochait à Paris ses ambiguïtés. Six jours plus tard, le Quai d’Orsay levait donc les doutes, mais en suscitait d’autres : par son communiqué du 27 novembre, Paris a-t-il voulu donner des gages à Benyamin Netanyahu, en pleines négociations d’un cessez-le-feu pour le Liban ? Difficile de négocier avec un dirigeant auquel on promet de passer ensuite les menottes.
G.D., avec RFI